Les enseignants boudent la campagne de vaccination : La saison scolaire en danger

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/Les enseignants, administrateurs et employés des écoles sont appelés, depuis hier à aller se faire vacciner dans leurs établissements respectifs. Il n’y avait pas foule, lors de ce premier jour, ce qui ne présage rien de bon pour la réussite de la grande compagne de vaccination lancée dans le secteur par le ministère de l’Education nationale. La saison scolaire 2021/2022 est sérieusement menacée.     

«Pourquoi Benbouzid se préocupe-t-il de la vaccination chez les profs ? Qu’il s’occupe de son secteur… Je connais beaucoup de médecins qui refusent de se faire vacciner, et pourtant, c’est à eux de montrer l’exemple ! C’est de l’acharnement pure et simple». Cette déclaration «surréaliste» que nous a faite le président du Syndicat algérien des travailleurs de l’éducation et de la formation ( SATEF), Bouelam Amoura, résume l’état d’esprit régnant chez les employés du secteur par rapport à la vaccination. Ce refus, ou hésitation, chez certains, inquiète tout le monde, en particulier, les parents d’élèves, qui, comme nous, ne comprennent pas la position des profs, qui sont eux aussi, dans leur majorité des parents d’enfants scolarisés, donc exposés au danger.

Les parents d’éleves ne comprennent pas

Plusieurs médecins et parents d’élèves ont appelé à travers des vidéos postées sur les réseaux sociaux à la réussite du processus de vaccination dans les écoles qui a débuté hier dans le but de protéger le milieu scolaire de la quatrième vague de l’épidémie. «On nous a dit que la 4e vague pourrait connaitre son pic à la fin du mois de décembre et au début du mois de janvier, soit à la fin des vacances scolaires. Pour s’assurer que nos enfants retournent à l’école en toute sécurité, il faut absolument que cette compagne réussisse. Personellement, je crains que que le reprise soit retardée ou pire, annulée», nous dira Chafika, mère de deux filles de 9 et 7 ans, toutes les deux scolarisées à Chéraga. Bouelam, dont le fils, Areslan est en 1re année moyenne à Aït Yahia Moussa à Tizi Ouzou ne comprend pas lui aussi l’attitude des enseignants.  «C’est incroyable ! Tout le monde s’est fait vacciner, sauf nous ! S’il n’y avait pas assez de vaccins, on dirait que l’Etat n’a pas fait ce qu’il fallait, mais tous les vaccins sont disponibles et c’est gratuit, pourquoi ils font ça ?» s’interroge-t-il. Moncef, médecin généraliste à Alger, va dans le même sens. «Je me suis fait vacciner, toute ma famille l’a fait. On m’a dit qu’il y avait des médecins qui ne se sont pas fait vacciner, je connais leurs arguments, mais je ne connais personne dans mon entourage qui n’est pas vacciné. Je rejoins mes collègues qui disent que les écoles sont un foyer idéal pour le Covid, raison pour laquelle, il faudrait à mon sens que les profs et même les élèves se fassent vacciner, pas par obligation, mais par choix, par devoir, pour l’interêt général… Après, ça reste mon avis, chacun est libre de faire ce qu’il veut…». En l’absence d’une startégie incitative claire à même de pousser les gens à allers se faire vacciner, plusieurs médecins, à travers leurs pages Facebook ont réalisé des vidéos encourageant les Algériens, dont les enseigants à aller se faire vacciner.

Khiati tient les enseigants pour «seuls responsables»

Pr. Mustapha Khiati, président de l’Organisation nationale de la promotion de la santé et du développement des recherches, également pédiatre, a déploré, lui aussi la réticence des professeurs par rapport au vaccin. Dans ce contexte, il a tenu les enseignants pour responsables de la propagation du coronavirus dans les écoles, après l’échec de la première campagne de vaccination, qui a été boycottée par la plupart des enseignants. Dans une déclaration à Echourouk News, le Professeur dira : «Nos enquêtes ont prouvé que la plupart des cas d’infection enregistrés parmi les élèves ont été causés par les enseignants et le personnel administratif. L’entrée de l’Algérie dans la quatrième vague nécessite un renforcement des mesures de prévention et le plein respect du protocole sanitaire en milieu scolaire.» Et d’ajouter : «J’apelle à la vaccination obligatoire des enseignants et de tous ceux qui travaillent dans les établissements scolaires, il faut protéger nos enfants, il faut protéger la saison scolaire en particulier avec l’Omicron qui se caractérise par une propagation rapide et ne fait pas la différence entre grands et petits». Khiati a ensuite mis en garde contre l’infection élevée parmi les éléves de différents âges, en particulier après avoir admis aux urgences des enfants, dans divers hôpitaux à travers le pays, en raison d’une propagation sans précédent d’infections des voies respiratoires et de rhume dont les symptômes sont identiques ou presque à ceux du coronvirus, ce qui a suscité la panique chez les médecins et les parents, explique-t-il.

La Fédération nationale des parents d’êlèves appelle à une obligation vaccinale pour les enseigants

De son côté, la Fédération nationale des associations de parents d’élèves a appelé à la vaccination obligatoire des enseignants et du personnel administratif des établissements scolaires, afin de parvenir à une immunité collective. Pour cette organisation, «l’abstention d’un grand nombre de professeurs à se faire vacciner en raison du manque de contrainte menace la sécurité des enfants». «Les enseignants et le personnel administratif des écoles sont appelés à prendre leurs responsabilités. L’infection d’un seul enseignant peut mettre des dizaines d’élèves et par extension leur parents et leur grands-parents en danger», s’alarme la Fédération des associations des parents d’éleves. 

Y. C.

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