Les grands axes de la déclaration d’Alger

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PAR ABDELLAH B.

Le gaz naturel prend son chemin pour devenir le combustible de l’avenir dans une conjoncture de transition énergétique mondiale en pleine expansion. Les pays producteurs au sein du Gecf se positionnent sur cette question et plaident pour une transition « juste »
et « équitable », en prenant en considération les caractéristiques et les besoins de chaque pays. Cependant, la question qui se pose et qui s’impose est la suivante : comment résoudre l’équation énergético-économique avec l’entrée en jeu de la variable climatique ?

Cette fameuse problématique qui s’est invitée hier à la réunion des ministres de l’énergie du Gecf à Alger, et qui sont chargés de l’adoption de la mouture de la déclaration d’Alger, et ce, avant sa présentation aujourd’hui à la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres pour son approbation. En effet, même si le contenu de ce document a été discuté dans une salle interdite aux journalistes, les représentants ayant assisté aux discours prononcés avant l’entame de la réunion ont insisté sur l’adaptation de la production gazière aux normes climatiques, ce qui est d’ailleurs l’une des pierres angulaires de la nouvelle vision énergétique du Gecf durant ces dernières années. Lors d’une conférence de presse du ministre de l’énergie Mohamed Arkab, animée conjointement avec le secrétaire général du Gecf, Mohamed Hamel, à la fin des travaux de la réunion d’hier, Arkab a évoqué la convergence des points de vue des participants à cette réunion et qui sera présentée dans le document aujourd’hui à la réunion des chefs d’État et de gouvernement. Selon ce dernier, « la réunion s’est déroulée dans l’esprit de l’unité et de solidarité qui s’est traduit par une convergence des points de vue » sur la manière d’agir et de réagir face à la fluctuation du marché d’un côté, et de l’autre le développement de l’industrie gazière à travers l’introduction des solutions technologiques pour répondre aux défis à venir. Les enjeux sont importants et les défis sont nombreux pour les pays producteurs qui devront agir en bloc pour garantir la durabilité et la disponibilité du combustible, désormais indispensable pour la transition énergétique mondiale.

Investissement et décarbonation

De ce fait, les interventions des ministres de l’énergie des pays membres ont tourné autour du « développement de l’industrie gazière, l’investissement, la coopération et la décarbonnation » pour mettre sur le marché d’accompagnement des énergies nouvelles et renouvelables dans le monde. Sur ce point, le ministre iranien de l’énergie, Javad Owji, s’est focalisé dans son intervention sur la place du gaz naturel comme ressource vitale et viable et son rôle crucial dans la transition énergétique à l’échelle mondiale, appelant à
« accroître les investissements consacrés à l’exploration et au développement de cette ressource ».

Dans le même sillage, le ministre nigérian de l’énergie, Ekperikpe Ekpo, affirme que « le gaz jouera un rôle prépondérant dans l’avenir et appelle aux développements de l’industrie gazière, notamment le GNL pour répondre aux besoins du marché en énergie propre et durable ».

L’Algérie en modèle à suivre

Pour adapter la production aux nouvelles donnes et aux exigences d’un marché en transition, les pays membres du cartel se sont focalisés dans leurs interventions sur la
nécessité de la réduction de l’empreinte carbone tout en s’intéressant à l’amélioration de la production. De ce fait, la décarbonation s’impose donc comme un passage obligatoire dans la chaîne de valeurs de l’industrie gazière de l’avenir. Sur ce point en particulier, Mohamed Arkab affirme que Sonatrach s’est lancée sur cette voie en s’intéressant à « l’investissement dans l’exploitation et la production d’une énergie fossile amie du climat ». Eneffet, Sonatrach s’est aujourd’hui imposée comme étant un modèle à suivre en matière de décarbonation,
notamment avec les projets lancés l’année dernière avec des partenaires étrangers comme l’italien ENI, le français Total et le norvégien Equinor, qui ont pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre, soit dans les champs gaziers visant la récupération du gaz torché dont 9 milliards m3 qui partent en… fumée chaque année !

Comme il est également question du développement de la filière GNL qui est un produit très convoité sur le marché international de l’énergie ces derniers temps. Les travaux de la 7e édition du sommet du Gecf, qui s’achèveront aujourd’hui à Alger, devront être sanctionnés par une déclaration qui servira de point de repère pour les pays producteurs pour garder le cap sur les objectifs en commun des pays producteurs dans un marché en mutation constante.

A. B.