L’intégration économique, l’autre engagement du Sommet arabe

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l'intégration économique au cœur du sommet arabe

La déclaration d’Alger, adoptée hier par les leaders arabes, apporte une nouvelle approche pragmatique sur l’intégration économique. Elle vise le développement et le renforcement de la coopération économique dans la zone arabe. Organisé dans une conjoncture particulière, ce sommet vise essentiellement à replacer le monde arabe sur la carte géopolitique comme un «bloc soudé et solide», du moins sur le plan économique.

Dans son contenu, la déclaration d’Alger comporte d’importants points destinés à réduire les obstacles qui empêchent l’épanouissement de l’activité économique dans la région. Développement de l’agriculture arabe, zone de libre-échange, levée des entraves douanières, mais aussi favoriser la circulation des hommes d’affaires, autant de points qui auront comme objectif final de booster les échanges économiques et commerciaux entre les pays membres.

Au regard de ses objectifs ambitieux, ce n’est pas un hasard si la déclaration d’Alger se présente comme un «ensemble» comprenant une vision de ce que devrait être la coopération économique entre les pays membres, en s’éloignant des sujets classiques, même si l’agriculture et l’accès aux marchés pour les produits agricoles concentrent désormais les principaux intérêts des pays membres.

Création d’une union douanière arabe

Cette fois-ci, les membres de la ligue arabe signent un «engagement à redoubler d’effort pour incarner le projet d’intégration économique arabe selon une vision globale qui assure une exploitation optimale des composantes des économies arabes et des précieuses opportunités qu’elles offrent, dans le but d’activer pleinement la grande zone arabe de libre-échange en vue de la création de l’union douanière arabe», lit-on dans le document final.

En fait, le document d’Alger trace une nouvelle feuille de route pour réussir ce voyage arabe vers un futur proche, dont les signes de multipolarisation augurent d’un changement brutal et surprenant des rapports de forces dont le volet économique demeure l’arme fatale.

De ce fait, les participants à ce sommet exceptionnel ont souligné «l’importance de renforcer les capacités collectives arabes dans le domaine de la réponse aux défis posés à la sécurité alimentaire, sanitaire et énergétique et face aux changements climatiques, tout en notant la nécessité de développer des mécanismes de coopération…». Il s’agit donc de l’amélioration de la constitution d’un bloc économique solide permettant à la zone arabe de participer à la refondation du système mondial post-Covid-19 et de la guerre en Ukraine, en tant que «groupe harmonieux et unifié et en tant que partie active qui ne manque pas de volonté, de capacités et compétences pour apporter une contribution réelle et positive dans ce domaine», ajoute le document.

En effet, avec un marché local de plus de 400 millions d’habitants, et des richesses naturelles et humaines, la zone arabe peut jouer un rôle important dans le nouveau système économique mondial qui se dessine.
La concrétisation reste une tâche ardue à accomplir, mais avec la volonté politique et la convergence des points de vue des leaders arabes soulignées dans ce volet, l’espoir est permis.

Par Abdellah B.