Les Marocains sont sortis hier dans la rue pour dénoncer la réaction du ministre des Affaires étrangères à l’agression israélienne sur la bande de Ghaza et dénoncer également la normalisation avec Israël. Une marche a eu lieu à Casablanca pendant qu’un sit-in a été organisé devant le siège du parlement à Rabat.
Les manifestants ont répondu à l’appel de l’Observatoire marocain contre la normalisation pour organiser cette action de rue pour montrer la solidarité du peuple marocain avec le peuple palestinien, démentir la position officielle «honteuse» du Maroc sur l’agression d’Israël sur Ghaza et rejeter encore une fois la normalisation.
Les manifestants, selon les vidéos postées sur les réseaux sociaux, ont scandé des slogans hostiles à Israël, dénonçant la normalisation, l’agression de Ghaza. «Ni normalisation ni abdication, ni à Israël ni à l’Amérique», ont crié à gorge déployée les manifestants, brandissant des pancartes où étaient transcrits des slogans de dénonciation de la normalisation, de l’agression israélienne et la remise en cause des décisions du gouvernement de normaliser les relations avec Israël sans consultation.
Il est reproché au ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, d’avoir agi contre les intérêts du peuple marocain. Et plus grave encore, il est reproché à Nasser Bourita d’avoir mis sur un pied d’égalité l’agresseur, Israël, et l’agressé, Ghaza, en évoquant des «combats» alors que l’enclave subissait un déluge de feu. Le MAE du royaume s’est contenté d’exprimer sa «vive inquiétude» vis-à-vis de ce qui se passe à Ghaza, appelant les deux parties à éviter l’escalade.
Les manifestants lui ont franchement exprimé leur rejet de cette position et fait entendre la voix des Marocains qui ont exprimé un soutien franc et indéfectible aux Palestiniens. A Casablanca, la capitale économique du pays, les habitants ont organisé une marche et sillonné la principale artère de la ville en scandant des slogans de soutien au peuple palestinien et dénonçant également l’agresseur israélien et ses pratiques dans les territoires palestiniens qu’il occupe. Dans la capitale politique, Rabat, la réplique à la réaction de Nasser Bourita a été la même, appelant à la rupture des relations avec Israël que d’ailleurs à aucun moment ne dénonce le chef de la diplomatie du Maroc. Même les Etats-Unis qui parrainent cette normalisation en ont eu pour leur grade à travers des slogans de dénonciation de leur rôle néfaste dans la région et leur soutien à Israël.
Le ton a été donné la veille avec le message posté sur les réseaux sociaux par le président de l’Observatoire marocain contre la normalisation, Ahmed Ouihmane, qui accusait ouvertement Nasser Bourita de défendre les intérêts d’Israël et d’être «plus sioniste que les sionistes». Il a accablé le diplomate presque d’avoir trahi les Marocains en décidant à leur place, lui qui n’est même pas un élu, d’aller vers la normalisation avec Israël.
D. B.
