/Grand soupir de soulagement pour les personnels de la santé publique dont les représentants syndicaux ont été reçus hier par Abderrahmane Benbouzid, ministre de la Santé. Une rencontre qui s’est soldée par la promesse d’une prise en charge rapide de l’ensemble des revendications de l’Intersyndicale de la santé composée par le Syndicat des hospitalo-universitaires (Snechu), le Syndicat des praticiens de la santé publique (SNPSP) et le Syndicat des paramédicaux (SAP).
En effet, suite à la journée nationale de grève qui a paralysé les hôpitaux le 3 novembre dernier pour dénoncer le non versement de la prime Covid, mais aussi pour une série de revendications socioprofessionnelles, la tutelle s’est dépêchée de s’entretenir avec les représentants des trois syndicats du secteur.
«Il s’est engagé pour une prise en charge rapide»
«Nous avons été reçus par le ministre. Il a dit oui à toutes nos revendications. Il nous a fait la promesse de procéder rapidement à leur prise en charge», nous a déclaré Dr Lyes Merabet, président du SNPSP qui explique : «Tout en déplorant le retard accusé dans le versement des restes des primes Covid, le ministre nous a assuré que cela sera fait dans les prochains jours et cela suite à une directive émanant du Premier ministre», a indiqué le syndicaliste. Benbouzid na pas manqué de rassurer les travailleurs de la santé. «Nous avons discuté de nombreux points dont le passage de l’assurance maladie des travailleurs du secteur de la santé de 80% à 100% comme décidé auparavant par le président de la République ainsi que le versement du capital décès aux ayants droits des professionnels de la santé décédés suite à une contamination par la Covid-19», a affirmé notre interlocuteur qui par la même occasion n’a pas manqué de recadrer certains syndicats représentant d’autres secteurs publics qui ont revendiqué à leur tour la prime Covid. «Il est vraiment indécent de vouloir se mettre au même statut des travailleurs de la santé et prétendre à une prime Covid alors que la plupart des secteurs étaient en congé sabbatique. Le secteur de la santé a enregistré 15.000 cas confirmés de Covid ainsi que 430 décès dont les deux tiers sont composés du personnel médical, j’invite tout autre représentant d’un quelconque secteur à présenter un bilan aussi sombre», a déclaré Dr Merabet.
«Ce n’est que justice…»
Une autre grande nouvelle concerne la reconnaissance de la Covid-19 comme maladie professionnelle pour les travailleurs de la santé par la sécurité sociale. La tutelle a affirmé avoir procédé à l’installation d’une commission technique qui se chargera d’étudier le projet et le mettre à exécution et cela dans les plus brefs délais. Une décision fortement saluée par l’Intersyndicale de la santé. «Cela est une très bonne chose surtout que la Covid-19 est reconnue comme une maladie professionnelle partout dans le monde donc pourquoi pas en Algérie», a déclaré Lyes Merabet qui estime que cela n’est que justice faite pour son secteur.
W. S.
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A propos de la réouverture des salles des fêtes
«Je ne pense pas qu’il y aura respect du pass sanitaire»
Interrogé sur l’accord donnée par la tutelle concernant la réouverture des salles de fêtes sous conditions de présentation de pass sanitaires et respect de gestes barrières, Lyes Merabet, président du Syndicat national des travailleurs de la santé publique, a estimé qu’il s’agit d’une «suite logique» après l’annonce de la reconduite de la levée de confinement. «Je vais peut-être vous paraitre ironique mais pourquoi pas ? du moment que nous faisons face à un relâchement total de la part des citoyens, pourquoi donc continuer à garder les salles de fêtes fermées», s’est-il interrogé. Notre interlocuteur a affirmé que la situation actuelle est très semblable à celle ayant procédé la terrible 3e vague que nous avons subie en juillet dernier. «C’est le même scénario qui se répète. D’abord, il y a le relâchement et l’allègement des mesures de sécurité sanitaires. Après, c’est la recrudescence du nombre de contaminations. Nous sommes censés apprendre de nos erreurs, mais hélas, ce n’est pas le cas encore», a regretté Dr Merabet. Pour ce qui est de l’obligation du pass sanitaire pour les salles des fêtes, le syndicaliste s’est dit très sceptique quant au respect de cette obligation par les propriétaires des salles concernées. «Nous savons tous que les patrons seront très peu regardants sur le pass sanitaire encore moins sur le respect du protocole sanitaire», a-t-il déclaré en invitant les citoyens à faire preuve de responsabilité et à rester prudents.
W. S.
