Moutons de l’Aïd : chute des prix chez les éleveurs

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Aïd El Adha : les recommandations de la Protection Civile

Prévu dans un mois et vingt jours, l’Aïd El-Adha commence dès maintenant à intéresser les citoyens.

Des éleveurs, mais aussi des revendeurs proposent dans plusieurs wilayas des moutons pour le sacrifice, le week-end aux marchés à bestiaux ou quotidiennement dans leurs fermes implantées dans leur région d’origine.

Pour avoir une idée sur les prix actuels, nous sommes allés à la leur rencontre.

A Ouled Fayet, pas loin de la résidence universitaire des filles, plusieurs points de vente se trouvent à longueur d’année, nous avons été reçu par Nacer, propriétaire d’un troupeau. Interrogé à propos de leur provenance, il nous a dit : «C’est des agneaux que j’ai rachetés à des membres de ma propre famille. Nous sommes originaires de Djelfa, comme j’ai des cousins éleveurs, j’ai pris une vingtaine de moutons que j’essayerai de revendre. Si je vois qu’il y a une forte demande, c’est sûr que je ferai un autre aller-retour pour en ramener d’autres.» Voulant  savoir s’il a réussi à vendre quelques-uns, sa réponse a été la suivante : «Pour être franc, non. Je suis là depuis une dizaine de jours. Tous ceux qui viennent, ils ne se présentent que pour poser des questions, avoir une idée des prix puis ils repartent ce que je comprends, il est un peu tôt pour acheter un mouton » et de préciser : «l’acheter et le garder plus d’un mois et demi, c’est trop. Même si je le garde jusqu’à la dernière semaine, les frais de sa nourriture gonfleront la facture», a-t-il également souligné. Pour ce qui est du prix de ses moutons, Nacer nous dit : «Chacun son prix. Tout dépend du poids. Les prix commencent à 67 000 DA et peuvent aller jusqu’à 95 000 DA.» «Certains trouvent les prix exagérés, je n’ai rien contre eux, mais il faut qu’ils sachent aussi que je ne prends pas une grosse marge. J’ai pris un risque de les acheter tôt et les mettre en vente plus d’un mois et demi avant la fête, j’ai eu des dépenses et j’en aurai jusqu’à ce qu’ils soient tous vendus. Je ne trouve pas que le prix de ces moutons soit exagéré. On verra si le temps me donnera raison ou pas», a-t-il conclu. Durant la virée que nous avons faite, les prix ont paru très élevés par rapport à ce qu’on trouve dans les autres wilayas. C’est peut-être pour cette raison que les clients n’ont pas encore passé à l’acte et n’ont pas fait leur achat.

 Loin de la capitale, les moutons reviennent nettement moins chers

A Ouled Fayet, il y a des moutons de 67 000 DA jusqu’à 120 000 DA, des moutons de tous âges et toutes les tailles. Pour avoir une idée des prix dans la wilaya de Djelfa, nous avons pris attache avec un éleveur de la commune de Berine. Ayant vendu un premier quota à un revendeur venu de Bordj Bou-Arréridj, Dahmane nous a assuré qu’il peut nous procurer d’autres moutons à un meilleur prix à condition de lui laisser deux ou trois jours. Concernant les prix, notre interlocuteur nous a assuré que des agneaux d’un an et trois mois, comme il en a vendu il y a quelques jours, couteront 60 000 DA sans transport. Puis il a enchaîné : «Si vous le désirez, la transaction pourra se faire sans que vous ne vous présentiez ici à Djelfa. Il vous suffit de voir les moutons en vidéo, nous nous mettons d’accord sur le prix et je vous les envoie, à condition que vous payez le transporteur.» «Pour le transport, là aussi je peux vous aider en vous mettant en contact avec une personne qui pourra faire le déplacement d’ici jusqu’à la capitale», a-t-il indiqué. «Tout dépend de votre budget, de ce que vous voulez. Le mieux, c’est que vous faites le déplacement pour voir de plus près ce que je pourrai vous proposer», a-t-il expliqué. En voyant les prix proposés par les éleveurs hier aux différents marchés à bestiaux, les prix ont chuté. A Djelfa, des agneaux ont été proposés à 53 000 DA, une première depuis la fin de la pandémie de Covid-19. Des agneaux de moins d’un an et trois mois ont été vendus à 43 000 DA, certains qui ne pourront pas être sacrifiés à cause de leur âge ont été disponibles à 25 200 DA. Le prix des brebis, quant à lui, débute à partir de 33 000 DA. Les moutons vendus à plus de 95 000 DA à Alger étaient estimés à 76 000 DA à Djelfa. Une telle chute des prix pourrait ne durer que quelques jours. Pour l’instant, les intermédiaires et spéculateurs ne se sont pas encore mêlés de ce dossier, ce qui explique les prix actuels à Djelfa, mais leur entrée en scène pourrait bien changer la donne lors des semaines à venir. Tout ce qui a été dit et rapporté sur l’important quota des moutons importés de Roumanie a, peut-être, influencé sur le prix actuel des ovins.

Adel C.