Prévention et risques sanitaires : L’Algérie va se doter d’un nouveau cadre juridique

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Mieux vaut prévenir que guérir, c’est l’approche choisie par l’Algérie pour faire face aux risques sanitaires.

PAR ZINE HADDADI

EN EFFET, l’Algérie va bientôt se doter d’un nouveau cadre juridique relatif à la prévention et aux risques sanitaires. Le projet de loi-cadre relative à la prévention et aux risques sanitaires « est actuellement au niveau du secrétariat général du gouvernement », a déclaré le ministre de la santé et de la réforme hospitalière, Abdelhak Saihi, en marge de sa participation à la journée mondiale de la tuberculose, dimanche. Ce dernier a affirmé que le texte de loi qui devra définir les contours de la politique de prévention sanitaire algérienne « sera adopté dans quelques jours par le gouvernement, avant d’être soumis au conseil des ministres ».

L’implication de tous les secteurs concernés est importante, a insisté Saihi, qui a souligné que la nouvelle loi permettra de « définir le rôle et la responsabilité de chaque secteur » et a pour objectif de contribuer à « réduire les infections et protéger les patients ainsi que les professionnels de la santé ». Un comité chargé d’élaborer le cadre de loi relatif à la prévention et aux risques sanitaires a été installé par le ministre de la santé en octobre 2023.

Une fois le texte approuvé par le gouvernement puis validé par le conseil des ministres, il sera examiné par les deux chambres du parlement avant d’être voté par leurs membres respectifs. De quoi sera fait le nouveau cadre juridique relatif à la prévention et aux risques sanitaires ? Le projet repose sur une approche sanitaire mais aussi économique, a expliqué Pr Mostefa Khiati, président de la fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche.

Pr Khiati : «Privilégier la prévention»

« L’idée est de privilégier la prévention au lieu de la réaction aux situations. Actuellement en Algérie, nous affrontons par des mesures très coûteuses des maladies qui auraient pu être mieux combattues par la prévention », a-t-il indiqué. L’Algérie doit passer à une culture de prévention contre les différentes maladies et les risques sanitaires de grande ampleur. Mettre dans la prévention les moyens utilisés actuellement à acheter les équipements
et les médicaments au prix fort. « Au lieu de dépenser des sommes colossales dans l’achat des médicaments de certaines maladies et des équipements sophistiqués à l’image de ceux servant à lutter contre le cancer, il serait plus judicieux de prévenir la progression de cette maladie. Idem pour les maladies infectieuses, l’Algérie a fait face à la crise de Covid-19 mais elle doit s’armer pour affronter de telles situations à l’avenir et cela passe par la prévention », détaille Pr Khiati.

Ce dernier revient par des chiffres sur l’exemple du cancer, notamment celui des poumons qui progresse de manière alarmante en Algérie. « Des milliers de cas de cancer des poumons sont recensés chaque année. Ce type de cancer devient le plus répandu après
celui du côlon. Le paquet doit être mis dans la prévention, ce qui n’est pas le cas, puisque sa principale cause est le tabagisme, alors qu’un homme sur deux fume en Algérie. Il en est de même pour d’autres maladies dont la lutte doit passer par la prévention de ses causes notamment alimentaires », a-t-il conclu.

Ainsi, l’Algérie a tout intérêt à revoir sa copie en matière de gestion des risques sanitaires. Les chiffres sur la progression des différents types de cancers, de maladies cardiovasculaires comme le diabète et la tension artérielle renseignent sur des carences en matière de prévention. Ces types de maladies proviennent selon les spécialistes de plusieurs facteurs dont l’hygiène de vie, notamment alimentaire, qui peut faire l’objet d’un travail de prévention à même d’atténuer les risques sur la population.

Z. H.