Quand le « Zellige » confirme l’hostilité maladive du Makhzen envers Algérie

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Après le caftan, le couscous et le raï, le Maroc lance encore une fois les hostilités contre l’Algérie en tentant de s’approprier un patrimoine qui n’est pas le sien ou du moins dont il ne détient pas l’exclusivité.

Dévoilé la veille du dernier stage de l’équipe nationale de football, le maillot faisant partie du kit d’échauffement des Verts signé par l’équipementier Adidas n’a pas été du goût de nos voisins marocains. Portant des motifs inspirés de la culture arabo-andalouse et surtout du palais d’El-Mechouar de Tlemcen comme le précise Adidas, le maillot a provoqué la colère du Maroc qui, n’ayant pas peur du ridicule, s’est dépêché d’accuser l’Algérie et Adidas « d’appropriation culturelle » en affirmant qu’il s’agit de motifs inspirés de l’art du zellige marocain.

Pis encore, le 27 septembre dernier, le gouvernement marocain, par le biais du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, a chargé l’avocat Mourad Elajouti de s’attaquer à Adidas en lui ordonnant le retrait de ce fameux maillot qui, pour lui, constitue un vol du patrimoine marocain, rien que ça ! Le lendemain, l’avocat a décidé de passer à l’offensive, en adressant une mise en demeure via email et par voie d’huissier à l’équipementier Adidas en lui donnant un délai de 15 jours pour le retrait de ce maillot.

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Le Maroc n’est pas allé de main morte sur cette affaire puisqu’il a carrément demandé « de prévoir une communication relative aux motifs utilisés issus de l’art du zellige marocain, et, éventuellement, de verser une partie des bénéfices aux artisans marocains détenteurs de droits ». Et cela sous peine de poursuites judiciaires dans les tribunaux allemands (où se trouve le siège d’Adidas) et internationaux.

La vraie histoire du zellige

L’Algérie, pour sa part, s’est gardée de répondre à ce genre d’accusations auxquelles elle s’est habituée en préférant laisser parler l’histoire. En effet, selon de nombreux historiens, le zellige est considéré dans le monde comme un art maghrébin et non marocain, à moins que le Maroc s’emmêle les pinceaux entre les deux définitions ; il s’agit d’un art présent aussi bien au Maroc qu’en Algérie et en Tunisie. Selon de nombreuses sources, l’art du zellige est aperçu en premier lieu en Iran et en Irak, selon l’explorateur Ibn Batouta cité par les historiens, et cela avant d’être transmis aux Romains qui se sont chargés de le répandre par la suite. En Algérie, la présence du zellige ne date pas d’hier si l’on se réfère à la fresque murale de Cherchell âgée de 1600 ans ou encore les traces de zellige laissées par la dynastie rustumide présente au 8e siècle à Tiaret ou encore les vestiges la dynastie ziride au 11e siècle. Mais l’exemple le plus marquant sur le zellige en Algérie est le palais de Beni Hamad situé à M’sila et classé patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1980.

Cette polémique autour de l’origine du motif du maillot de l’équipe nationale a aussi beaucoup fait rire les internautes, surtout que le Maroc semble prendre goût à revendiquer des éléments de notre histoire et patrimoine. Pour sa part, Adidas qui n’a toujours pas donné suite à cette affaire semble se réjouir de ce coup de pub inespéré, qui a fait grimper les ventes du fameux maillot.

W. S.