Réforme du système éducatif : Vers la fin du diktat du baccalauréat

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BAC et BEM 2023. Dispositif anti-triche : les mesures juridiques maintenues

/Quelques jours après l’annonce d’une réforme majeure du système éducatif, une mission confiée au Conseil national des programmes, Belaouar Boualem, inspecteur principal au ministère de l’éducation a laissé entendre un changement majeur concernant l’examen du baccalauréat.

En effet, c’est lors de son passage sur un plateau télévisé que le responsable a annoncé qu’une étude est actuellement en cours pour changer le mode d’accès aux études supérieures pour que cela ne soit plus dépendant du bac seulement. Partant du principe qu’une épreuve de 5 jours ne peut rendre justice au niveau de l’élève, ajoutant à cela de nombreux facteurs perturbateurs tels que le stress et la pression familiale, «le ministère de l’Education nationale étudie l’éventualité d’aller vers une évaluation continue de l’élève et cela à partir de la 2e année secondaire», a annoncé le responsable. Grâce à cette nouvelle mesure, l’accès à l’université ne sera plus conditionné par l’obtention du précieux sésame mais par les notes qu’aura obtenues l’élève durant son cursus en secondaire. Une avancée de taille qui pourrait révolutionner l’avenir de l’éducation nationale, les responsables aspirant à faire un bond qualitatif avec cette réforme.

Finies les questions pièges

Concernant les sujets du baccalauréat, véritable pomme de discorde dans le secteur, le responsable a annoncé que la tutelle «travaille actuellement sérieusement sur l’amélioration de la qualité des sujets» tout en reconnaissant avoir eu dans le passé «des sujets non conformes comportant des lacunes qui peuvent affecter le rendement des élèves». Pour le bac 2022, Belaouar a fait part de la fin des «questions pièges» et «des questions complexes qui sont un véritable obstacle des élèves». Dans ce sens, il a promis aux candidats de cette année des «questions claires et compréhensives». Pour ce faire, le responsable a indiqué que des ateliers de formation pour les enseignants en charge d’élaborer les sujets de l’examen de bac de cette année ont été entamés, et cela, pour assurer aux élèves des sujets à leur portée et sans ambiguïté. 

Concernant le contenu des sujets, le responsable a déclaré qu’il doit être absolument en adéquation avec le volume horaire enseigné de la matière. Pour ce faire, il a souligné la mise en place des critères et des mécanismes permettant de définir le temps que l’élève doit accorder. «Même si des critères sont bel et bien définis, la plupart des enseignants ignorent le temps que l’on doit accorder à chaque sujet. Si un enseignant peut résoudre un sujet en deux heures, il faut compter 2,5 fois plus de temps pour l’élève et c’est ce principe là que nous allons veiller à appliquer pour le bac 2022», a-t-il précisé.

W. S.

Réintroduction de la fiche de synthèse, du système de délibération et du droit au recours

Les 3 propositions du Cnapeste

Face à l’éventuelle réforme du baccalauréat annoncée hier par un responsable au niveau du ministère de l’Education, le Conseil national des travailleurs du secteur ternaire de l’éducation a estimé que cela ne peut être fait dans l’immédiat, sans procéder d’abord à la restructuration de l’enseignement secondaire. «Il y a des décisions qui ne peuvent être envisagées actuellement, c’est le cas de la réforme de l’examen du baccalauréat que l’on ne peut entamer sans revoir le système d’éducation secondaire. A mon avis, une telle réforme ne peut apporter des résultats sur le terrain sans qu’on revoie de fond en comble le programme d’enseignement secondaire sur lequel il y a beaucoup à dire», a indiqué Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste. Par ailleurs, le syndicaliste a suggéré le retour vers certaines mesures aujourd’hui abandonnées par la tutelle pour soulager les candidats du stress engendré par cette épreuve.

«Revenir au mode d’avant 2008»

«Si la tutelle veut apporter une quelconque modification dans l’immédiat, il serait préférable et plus judicieux de revenir à l’ancien mode, celui d’avant 2008 et cela avec la réintroduction de la fiche de synthèse, du système de délibération ainsi que le droit au recours pour les candidats. Ces trois mesures sont faisables, raisonnables et peuvent apporter des résultats rapidement. Il faut que la tutelle prenne le temps de bien faire les choses pour ne pas tomber dans les mêmes erreurs du passé», a déclaré notre interlocuteur. S’agissant des sujets du baccalauréat donc, le responsable a reconnu certaines faiblesses en promettant d’y remédier. Le Cnapeste a salué cet aveu d’échec, d’un fait longtemps dénoncé par les syndicats du secteur en appelant à la réhabilitation du comité chargé de l’élaboration des sujets du baccalauréat. «Nous avons relevé durant des années des erreurs dans les sujets du baccalauréat, des erreurs qui créent la confusion dans la tête de candidats déjà assez stressés. Il est vraiment temps de mettre un terme à ce genre de lacunes, et cela, en confiant ce genre de mission à de véritables praticiens, des enseignants émérites qui ont déjà fait leurs preuves sur terrain», a-t-il conclu.

W. S.

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