Réitérant sa demande d’une conférence internationale : L’Algérie plaide une nouvelle approche de paix en Palestine

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PAR AMAR R.

L’Algérie qui mène une offensive diplomatique en faveur de la cause palestinienne, avec engagement et détermination, au sein des différentes instances internationales, a mis à profit son poste au sein du conseil de sécurité de l’ONU pour plaider une nouvelle approche visant à relancer l’option de la paix et parvenir à un règlement « équitable et inclusif » de la
question palestinienne.

Pour autant, l’Algérie a réaffirmé, par la voix de son ministre des affaires étrangères, Ahmed Attaf, sa revendication historique de tenir une conférence internationale pour la paix, sous l’égide des nations unies, où il sera convenu de mettre fin au conflit arabo-israélien de manière définitive, conformément aux résolutions de la légalité internationale, et de mettre en œuvre la solution à deux Etats, sous la surveillance rigoureuse, le suivi étroit et la garantie sûre de la communauté internationale. Lors de son allocution devant le conseil de sécurité réuni pour examiner la situation en Palestine, particulièrement dans la bande de Ghaza, victime d’une agression sioniste inique, Ahmed Attaf a d’abord souligné
l’impératif d’accélérer le traitement de l’essence de ce conflit, à travers le renouvellement et l’activation de la solution à deux Etats, appuyée par la communauté internationale comme règlement juste, viable et définitif ». Aussi, Attaf a appelé l’ONU et le conseil
de sécurité à « répondre avec fermeté aux voix israéliennes qui clament haut et fort leur rejet de la solution à deux Etats, et aux positions qui font fi du consensus international et dénigrent la légalité internationale ».

Evoquant les engagements et obligations imposés par la conjoncture actuelle envers Ghaza, M. Attaf a affirmé que « la priorité majeure est au cessez-le-feu dont les atermoiements pour sa mise en œuvre sont fustigés de jour en jour, tout comme sont critiqués les prétextes réfutables avancés pour justifier ces lenteurs ». Il a, au nom de l’Algérie, salué « hautement » les prémices des écarts vis-à-vis de ces traitements
privilégiés, qu’on entrevoit à travers des initiatives « nobles, courageuses et audacieuses » visant à amener l’occupant à assumer ses responsabilités, a affirmé M. Attaf.

L’initiative de Tebboune évoquée

Ahmed Attaf a rappelé, à cet effet, l’initiative du président de la République portant mobilisation des experts juridiques et organisations juridiques internationales en vue de poursuivre l’entité sioniste en justice devant les instances internationales, pour mettre un
terme à des décennies d’impunité et de non-reddition de comptes dont jouit cette entité, ainsi que l’initiative de l’Afrique du Sud d’intenter une action en justice contre l’occupant devant la cour internationale de justice pour génocide contre Ghaza. Le ministre a, en outre, rappelé l’initiative du Chili et du Mexique de saisir la cour pénale internationale pour des crimes multiformes auxquels s’est livré et se livre l’agresseur sioniste contre la bande de Ghaza, soulignant que « ces initiatives sont dignes de soutien et d’encouragement, car
constituant des démarches judicieuses sur la voie de la raison ».

« L’Algérie, qui exhorte ces instances judiciaires internationales à s’acquitter pleinement de leurs responsabilités et obligations juridiques, souligne l’impératif de s’acquitter des responsabilités politiques et sécuritaires qui incombent au conseil de sécurité, en sa qualité de première instance garante et gardienne de la paix et de la sécurité internationales », a-til poursuivi. Il a aussi réitéré l’appel de l’Algérie à l’octroi à l’Etat de Palestine la qualité de membre à part entière à l’organisation des nations unies. Une demande appuyée par le mouvement des non-alignés à l’occasion de leur dernier sommet, en tant que mesure urgente à même de consacrer les fondements essentiels de la solution à deux Etats et en tant que pas incontournable de préservation des fondements juridiques de l’édification de l’Etat de Palestine indépendant et souverain sur les frontières de 1967, avec El-Qods pour capitale.

Imposer à l’occupant le respect des garde-fous juridiques

Face à la poursuite des agressions et au « blocage » des perspectives d’amener l’occupant ennemi à y mettre un terme, le ministre a estimé que « la communauté internationale est devant trois défis majeurs : le premier consiste à imposer le respect des résolutions et lois décidées en son nom et faire preuve d’intransigeance face aux violations flagrantes de ses décisions, en vue de garantir un vivre-ensemble pacifique, civilisationnel et civilisé entre ses membres ». Pour le second défi, il s’agit de « ne pas admettre qu’un des membres s’arroge le droit de se placer audessus de tous et bénéficie d’un traitement sur mesure, riche de dérogations, de sélections, de privilèges et d’immunité indus et inadmissibles », a-t-il ajouté. Le troisième défi consiste, quant à lui, à « soumettre l’occupation israélienne colonialiste aux garde-fous juridiques internationaux et mettre fin, avec rigueur et fermeté, à ce qui est communément appelé impunité et non reddition de comptes ». Cependant, M. Attaf a quitté la réunion lors de l’intervention du représentant de l’entité sioniste.

A. R.