Reprise de l’activité des salles de fêtes : Que la fête commence !

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/Pour un peuple sociable de nature et chez qui toutes les occasions sont bonnes pour se réunir et faire la fête, ces presque deux années de pandémie mondiale ont été vécues comme un véritable supplice. Avec le confinement et l’interdiction des rassemblements, les Algériens ont dû pour la plupart d’entre eux mettre leurs fêtes familiales en attente.

C’est le cas des mariages, fiançailles et autres célébrations. Même si certains d’entre eux ont trouvé le moyen de contrer la loi et défier la Covid-19 en organisant des fêtes de mariage clandestinement, d’autres ont vu en le confinement une véritable opportunité pour éviter les dépenses superflues et se marier en toute discrétion et simplicité, une bénédiction ! Mais il existe aussi une catégorie qui a refusé de faire l’impasse sur la fête de mariage et a préféré attendre patiemment un retour vers la vie normale. Aujourd’hui, avec l’annonce de la réouverture des salles de fêtes sous conditions, de nombreux futurs mariés ont poussé un grand soupir de soulagement, eux qui ont dû décaler leurs fêtes de mariage à maintes reprises. Cette annonce tant attendue n’a pas fait que le bonheur des futurs couples mais aussi celui des propriétaires des salles de fêtes dont le commerce a connu ses pires jours en ces deux dernières années.

En instance de… mariage                          

Fiancée à l’amour de sa vie depuis mai 2019, Ahlem avait prévu de convoler en justes noces dans une année au plus grand maximum, mais c’était sans compter sur la Covid-19. «Cela a été une période difficile pour nous tous, j’ai été prise de grosses crises d’angoisse avec le confinement et la fermeture des commerces, j’ai eu vraiment beaucoup de mal à préparer mon trousseau, tout ça face à un avenir incertain car mon fiancé et moi avions du mal à fixer une date de mariage, vous imaginez les disputes !» lance Ahlem. L’air serein et confiant, notre jeune interlocutrice a prévu de se marier à la fin du mois de novembre. Pour réserver la salle devant accueillir la cérémonie, Ahlem nous confie qu’elle a dû booker sa date deux mois à l’avance. «Nous avons décidé de nous marier à la fin novembre depuis plusieurs mois mais même si les salles étaient fermées, il nous a été possible de réserver une date qu’on aurait juste à décaler au cas où», a affirmé la future mariée. En effet, de nombreux propriétaires de salles de fêtes ont continué à remplir leur agendas et cela malgré la fermeture des salles et cela afin de se garantir un minimum de rentabilité en cas de réouverture.

Des commerces au bord de la faillite 

Mais Ahlem n’est la seule à se réjouir de cette annonce, les propriétaires des magasins de locations de robes de mariée et toilettes de la mariée sont également aux anges. «Il était vraiment temps, la plupart des commerces qui font dans la location de tenues de mariées ont été contraints de mettre la clef sous le paillasson et de revendre même leurs tenues. Nous avons fait face à une année et demie de chômage, les choses n’ont pas été simples», a affirmé Sihem, propriétaire d’un magasin de location de robes blanches dans la banlieue ouest de la capitale. Tenace et débrouillarde, la jeune commerçante a dû faire preuve de flexibilité pour sauver sa petite affaire et cela en proposant ses services en ligne avec des remises importantes. «Je ne vous cache pas que j’ai dû vraiment travailler dur pour sauver mon commerce. J’ai dû mettre mes tenues sur Market Place et sur les autres réseaux sociaux, elles ont rapidement trouvé preneuses. Certes, les salles de fêtes étaient fermées mais il y a des gens qui ont quand même organisé des petites réceptions en comité restreint, mais le hic dans ce genre de célébration, c’est que la mariée opte pour le strict minimum, deux ou 3 tenues au plus, mais c’est déjà assez pour nous permettre de subvenir à nos besoins», a affirmé Sihem.  Une situation difficile à laquelle a dû faire face également Yacine, vendeur d’accessoires au niveau de zniqet laârayes «rue de la Lyre». «Vous savez, moi et mes semblables qui font dans le commerce spécialisé, nous avons vraiment eu un coup dur avec le crise sanitaire. Pour faire aux dépenses du quotidien, j’ai été obligé de me reconvertir professionnellement en tant que vendeur dans une supérette pour me garantir un revenu minimum», a-t-il déclaré.

Un challenge pour les proprios

De son côté, Baâlaoui Youcef, propriétaire de la salle de fêtes Mafal, c’est avec beaucoup de réserves qu’il a accueilli la nouvelle de la réouverture des salles. «Nous avons vécu une période très difficile, surtout mon personnel dont la majorité vit dans des conditions précaires. J’emploie plus de 25 personnes et je peux vous garantir que la plupart d’entre elles n’ont même pas pu garantir à leur famille un repas chaud par jour. Je suis content, mais ce virus nous en a fait voir des vertes et des pas mûres. Ça parle d’une 4e vague, je peux vous dire que je ne suis pas du tout serein», a-t-il fait savoir.  Ayant entamé des travaux au niveau de son établissement, notre interlocuteur nous explique que cette mise en beauté a été nécessaire après plus d’une année de fermeture. «Les dernières pluies ont causé quelques dégâts mais je suis en train de tout refaire pour que la salle soit fin prête»,  indique-t-il. Pour ce qui est de la reprise de l’activité, il nous a affirmé que les premières réservations ont été faites pour le mois de décembre. «Dieu merci, nous affichons complet pour les mois de décembre et janvier, nous avons aussi d’autres dates pour les autres mois, mais vous savez que plus rien n’est certain de nos jours», affirme le commerçant. S’agissant du respect du protocole sanitaire, notre interlocuteur nous a confié qu’il redoute fort cet aspect. «Pour être honnête, je sais pertinemment qu’imposer le pass sanitaire va être une mission difficile pour nous les gérants des salles, même pour ce qui est de la limitation de la capacité de la salle, de nombreux clients ont commencé d’ores et déjà à rechigner sur cela en me demandant de revoir les tarifs à la baisse», explique-t-il.  Vous l’aurez bien compris, c’est avec beaucoup de joie mêlée d’incertitude qu’est marquée la reprise de l’activité des salles de fêtes.

W. S.

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