Restaurant « Rahma » de Mohammadia : Solidarité, partage et entraide comme mots d’ordre

0
91

Comme à chaque année,  des restaurants « rahma » sont ouverts un peu partout dans toutes les villes du pays. Destinés aux démunis et aux citoyens de passage et aux sans-abri, d’autres personnes fréquentent régulièrement ces endroits, des étudiants principalement et des ouvriers éloignés de leurs domiciles respectifs. Voulant connaître comment ces bénévoles se préparent quotidiennement pour recevoir leurs « invités », nous nous sommes rendus à Mohammadia où est implanté le resto de l’association Saâdat ElMouhtadj.

Accueilli par l’un des bénévoles, ce dernier nous a accompagné tout au long de notre visite,
répondant au passage à toutes nos questions. Pour commencer, celui qu’on surnomme Hamidou nous a parlé des œuvres caritatives que le collectif assure depuis l’entame de ce mois sacré, mais aussi de ce que lui et ses partenaires comptent réaliser lors des prochaines semaines. A ce sujet, il nous a déclaré : « Tout d’abord, je tiens à préciser que nous ne sommes pas à notre première expérience. C’est la cinquième année de suite que
nous réservons cet espace pour les personnes dans le besoin en leur assurant le f’tour. Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que nous servons des personnes sur place, mais nous préparons aussi des repas à emporter pour ceux qui ne peuvent pas prendre leur repas dans le restaurant pour diverses raisons. Nous faisons une livraison quotidienne à d’autres associations. »

400 repas, plus de 200 personnes reçues quotidiennement

Interrogé sur le nombre de repas préparés, Hamidou nous a assuré que les membres de
l’association arrivent à atteindre jusqu’à 400 repas par jour. « C’est clair que nous aurions aimé atteindre 1000 et nous espérons l’atteindre à l’avenir, mais jusqu’à présent nous avons les moyens pour assurer 400 repas complets par jour. » Interrogé sur le nombre de personnes accueillies depuis le début de ce mois de ramadan, notre interlocuteur nous a répondu : « Au restaurant, nous recevons à peu près 200 personnes par jour, nous accueillons aussi des personnes de passage, des personnes qui vivent seules à Alger et qui ne veulent pas prendre le f’tour seules ou qui ne peuvent pas tout simplement cuisiner. Des étudiantes nous rendent visite et sont présentes dans notre restaurant, non pas parce qu’elles ne sont pas bien prises en charge dans leur résidence, mais plutôt pour participer à cette œuvre caritative. Elles viennent ici parce qu’elles aiment l’ambiance conviviale qu’on y trouve. »

L’association veille au grain

Pour ce qui est des courses et du travail fait en cuisine, l’une des personnes présentes sur place nous a confié : « Tous les plats se préparent au restaurant. Des bénévoles viennent quotidiennement cuisiner pour les personnes que nous servons. Le plat principal, à savoir la chorba, est toujours présent dans notre menu, tout comme le bourek, la salade et le second plat. Ce dernier varie d’un jour à un autre. Le dessert est servi sous forme de boissons ou fruits, ça nous arrive de préparer du thé, du café et même le qelb ellouz. » Pour ce qui est des courses, on a pu savoir que des personnes du collectif sont chargées de les faire chaque matin. « Les tâches sont réparties. Il y a ceux qui sont en cuisine, ceux qui font les courses, ceux qui assurent les livraisons, ceux qui servent et préparent les tables.  Chaque personne a sa mission, c’est important d’être bien organisé, ça nous permet de
gagner un temps précieux », nous a fait savoir Hamidou. « Pour ce qui est des courses et des produits utilisés en cuisine, c’est grâce aux dons que nous pouvons les acheter. Ceux qui veulent nous fournir des produits alimentaires sont les bienvenus, tout comme ceux qui préfèrent nous aider par des sommes d’argent pour acheter ce qui nous manque », nous a-t-il conclu.

Des hôtes reconnaissants

Lors de cette sortie, nous nous sommes rapprochés de certaines personnes habituées
de ces lieux. Mahmoud, 52 ans, s’est confié à nous : « Pour commencer, je tiens à remercier tous ceux qui veillent sur les personnes dans le besoin et leur assurent quotidiennement le f’tour durant ce mois sacré. Le ramadan, c’est le mois du partage, des bonnes actions mais aussi et surtout de la solidarité. Nous sommes heureux de faire partie de cette famille. Nous remercions aussi toutes les personnes qui font des dons pour que ces actions puissent être possibles. Je suis une personne qui vit seule. Partager ces moments avec d’autres qui viennent au restaurant nous permet d’oublier tout ce que nous endurons en étant seuls. »

A. C.