Romain Keraval, directeur du bureau de Business France en Algérie : «Les rencontres-Algérie ont rassuré les entreprises françaises»

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PAR R. AKLI

Les trois jours d’échanges et de débats auxquels a donné lieu la dernière édition des rencontres-Algérie, qui s’est tenue la semaine écoulée à Paris, Lyon et Marseille (France), « ont éclairé et rassuré les entreprises françaises, en manque d’informations sur le marché algérien », nous a affirmé hier Romain Keraval, directeur du bureau de Business France en
Algérie. La 15e édition de ce grand rendez-vous économique annuel a ainsi permis de rassembler, en présentiel et digital, pas moins de « 624 dirigeants d’entreprises françaises et algériennes, dont 16 grand comptes algériens-grandes entreprises- représentés en France », nous a indiqué le même responsable, ajoutant que l’événement a également donné lieu à « 310 rendez-vous en B2B » entre opérateurs des deux pays activant dans divers secteurs. Ces rencontres, a-t-il tenu à mettre en évidence, « servent l’objectif du partenariat renouvelé » mis en place ces deux dernières années par les hautes autorités algériennes et françaises et qui a été « renforcé récemment par la création du conseil d’affaires algéro-français (Caaf), réunissant les deux principales organisations patronales des deux pays », en l’occurrence le conseil du renouveau économique algérien (Crea) et le mouvement des entreprises de France (Medef). Quelque 360 dirigeants d’entreprises françaises présents à ce rendez-vous de coopération bilatérale ont ainsi pu « s’informer sur les opportunités d’affaires potentielles que recèle l’Algérie, grâce aux différentes tables rondes animées par 55 experts reconnus, autour de thématiques précises », a encore souligné le représentant de Business France, organisme français en charge de l’accompagnement des opérateurs économiques de l’Hexagone à l’étranger. Des thématiques liées, a-t-il précisé, à « l’industrialisation de l’Algérie dans les secteurs de la santé, de l’agroalimentaire, de la sous-traitance mécanique et de la plasturgie », « la décarbonation de l’économie et la transition énergétique », « les services numériques, le transport et la logistique », ainsi qu’à « l’agriculture, le machinisme agricole, la pêche et l’aquaculture ».

A cet égard, nous a-t-il expliqué, « nous avons souhaité que cette 15e édition des rencontres-Algérie permette de favoriser les nouveaux partenariats, principalement dans les secteurs industriels concernés par des investissements productifs, en particulier les industries agroalimentaire et pharmaceutique, la sous-traitance mécanique, la plasturgie et
autres ». Les services connexes à ces activités, a-t-il ajouté, « sont également fortement encouragés, notamment les services numériques, le transport, la logistique et l’ingénierie ». Et de relever en définitive que « certaines entreprises françaises connaissent déjà bien les potentialités et les besoins du marché algérien, mais ont quand même besoin de réactualiser leur logiciel ». D’où, selon lui, l’importance particulière de cette 15e édition des rencontres-Algérie qui, faut-il le souligner, interviennent cette année dans un contexte marqué par une nouvelle volonté commune de redynamiser les relations économiques bilatérales, sur la base d’une nouvelle approche de coopération orientée davantage vers des projets de coproduction, de joint-ventures et d’investissement directs, comme l’ont mis en avant en février dernier à Paris les responsables du Crea et du Medef, lors du lancement officiel du conseil d’affaires algéro-français.

Une approche favorisée du reste par l’amélioration du climat des affaires en Algérie, ainsi que par les transformations profondes que connaît actuellement l’économie algérienne en privilégiant surtout les objectifs prioritaires de sa diversification, du développement de la
production locale et de la promotion des exportations hors hydrocarbures. Des enjeux essentiels qui seront sans doute au cœur de la visite prévue pour l’automne prochain de Abdelmadjid Tebboune en France et qui devront désormais marquer la nouvelle trajectoire que les deux pays souhaitent imprégner à leur coopération bilatérale.

R. A.