Sahara occidental : l’Algérie y met tout son poids

0
1234

Par S. Leslous

Au moment même où, à New York, le conseil de sécurité de l’ONU s’apprêtait à tenir une session de consultations à huis clos sur le Sahara occidental, Abdelmadjid Tebboune recevait, à Alger, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali.
Selon un communiqué de la présidence, la visite a été marquée par des entretiens entre les délégations, algérienne et sahraouie au palais d’El-Mouradia. Des entretiens qui se sont déroulés en présence du directeur du cabinet de la présidence de la République, Boualem Boualem, et du chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d’armée, Saïd Chanegriha.
Au-delà des considérations protocolaires, somme toute habituelles et sans surprise, que Tebboune a réservées à la délégation de la RASD, c’est surtout la portée hautement symbolique de cette action diplomatique qui importe dans ce cas de figure. Il va sans dire qu’en raison de son timing, la rencontre se veut surtout une réaffirmation du soutien historique de l’Algérie à la cause sahraouie dans un contexte des plus cruciaux, et comme un rappel de la position de l’Algérie, adressé aux membres du conseil de sécurité à quelques heures de la tenue de la réunion sur le Sahara occidental.
En effet, les consultations qui devaient avoir lieu hier soir à huis clos devaient être consacrées à la présentation d’exposés du représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la Minurso, Alexander Ivanko, et de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura.
La tenue de cette session survient conformément à la résolution 2703 du conseil de sécurité, adoptée le 30 octobre 2023. Une résolution dans laquelle le conseil de sécurité a appelé les parties au conflit, à savoir le Maroc et Front Polisario, à «reprendre les négociations sous les auspices du secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi», avec l’objectif de parvenir à «une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».
En parfait connaisseur du dossier et de ses enjeux, et en défenseur aguerri des causes justes, l’Algérie n’a pas lésiné, une fois de plus, sur son activisme diplomatique à New York pour plaider la cause sahraouie.
C’est à ce titre que le ministre des affaires étrangères, Ahmed Attaf, a été dépêché par le président de la République à New York, où il a d’ailleurs rencontré hier deux des pièces maîtresses du dossier sahraoui, à savoir l’envoyé personnel du secrétaire général au Sahara occidental, Staffan de Mistura, le secrétaire d’Etat adjoint américain chargé des affaires de l’Afrique du Nord et du Proche-Orient, Joshua Harris, qui est chargé du suivi de la question du Sahara occidental.
Avec les deux responsables, les entretiens ont porté, selon le communiqué du ministère, sur les efforts internationaux visant à relancer le processus politique avec la participation des deux parties au conflit, le Front Polisario et le royaume du Maroc, dans le but de parvenir à une solution politique garantissant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

S. L.