Sécurité alimentaire : les 3 grandes décisions de Tebboune

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/Le Conseil des ministres, présidé hier par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a été consacré à la présentation d’un exposé conjoint des secteurs de l’agriculture et du commerce sur la disponibilité des matières stratégiques et les prévisions de production des matières agricoles essentielles.

Un sujet plus que jamais d’actualité, d’abord parce que le mois de ramadan pointe le bout du nez, et ensuite par rapport au contexte mondial qui incite à davantage de maîtrise de la sécurité alimentaire du fait de l’inflation vertigineuse de certains produits de première nécessité, et ensuite par rapport aux évolutions géopolitiques qui restreignent les importations de la mer noire, particulièrement d’Ukraine et de Russie qui passent pour les plus grands producteurs mondiaux de céréales, dont l’Algérie reste très dépendante. L’exemple du blé, pour lequel l’Algérie continue à importer d’importantes quantités pour sécuriser son stock, malgré une suffisance qui va jusqu’à la fin de l’année, est plus qu’édifiant dans ce sens. Et c’est pour cela que le président de la République a instruit les ministres de l’Agriculture et du Commerce de prendre certaines mesures qui garantissent une certaine sécurité en la matière, à travers le verrouillage des exportations de certains produits agro-alimentaires. Plus concrètement, Abdelmadjid Tebboune a ordonné d’interdire l’exportation des produits de consommation importés par l’Algérie, à l’instar du sucre, des pâtes, de l’huile, de la semoule et de tous les dérivés du blé, allant jusqu’à charger le ministre de la Justice d’élaborer un projet de loi pénalisant l’exportation de produits, non produits localement, «car étant un acte de sabotage de l’économie nationale», lit-on dans le communiqué de la présidence de la République.

Interdiction d’importer de la viande congelée

Dans le même ordre d’idées, le premier magistrat du pays a décidé d’encourager, encore plus, les agriculteurs qui approvisionnent le stock stratégique de l’Etat en blé dur et tendre et en légumineuses, à travers diverses incitations, dont le soutien sous forme de prêts, d’engrais et d’autres avantages. Il convient de rappeler que le président de la République avait ordonné, récemment, d’augmenter les prix d’achat des céréales auprès des agriculteurs en les portant à 6.000 DA le quintal contre 4.000 DA précédemment, à 5.000 DA pour le blé tendre contre 3.500 DA auparavant, à 3.400 DA pour l’orge contre 2.500 DA, et à 3.400 DA contre 1.00 DA pour l’avoine.

A l’heure où nous mettons sous presse, les prix du blé dur ont dépassé les 440 euros la tonne sur les marchés internationaux, prix auxquels il faut ajouter les frais de transport. De même, le président de la République a réitéré la poursuite de l’interdiction stricte de l’importation des viandes congelées, et d’encourager la consommation de viandes locales.