Sécurité et transition énergétiques en Afrique et dans la région euro-méditerranéenne : L’Algérie met 3 propositions sur la table

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Intervenant lors de sa participation à la première session-débat autour de la sécurité énergétique, le ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a fait savoir que « l’Algérie, partenaire fiable dans le renforcement de la sécurité et de la transition énergétiques en Afrique et dans la région euro-méditerranéenne, suggère la concrétisation de partenariats palpables autour de trois axes », qui sont le gazoduc transsaharien, le SoutH2 Corridor et enfin le raccordement du réseau électrique algérien à la région sahélo-saharienne et euroméditerranéenne.

Le premier axe consiste à « apporter un soutien aux efforts de réalisation d’un gazoduc transsaharien (Nigeria-Niger-Algérie) », qui permettra de transporter plus de 25 milliards m3 de gaz naturel par an vers l’Europe. Ce gazoduc, estime le ministre algérien, permettra de « renforcer la position de l’Italie en tant que pôle énergétique et plateforme de promotion de la sécurité énergétique européenne, outre le renforcement du développement économique et social dans la région sahélo-saharienne et euro-méditerranéenne ». A ce propos, le président de la République avait proposé que l’Algérie prenne en charge la partie nigérienne, maillon faible de ce projet et dont les travaux n’ont toujours pas commencé. Quant au deuxième axe, explique Attaf, il concerne l’accompagnement du processus de transition énergétique en Algérie, notamment en ce qui concerne le développement de la production d’hydrogène vert ainsi que la participation de l’Algérie comme « acteur principal » dans les projets européens structurants en tête desquels le SoutH2 Corridor.

«Le gaz naturel demeure une solution amie de l’environnement»

Rappelant que l’Algérie, qui produit un surplus de 10.000 MW d’électricité/jour, aspirait à booster sa capacité de production avec 15.000 MW d’électricité verte à l’horizon 2030. Attaf a souligné les efforts visant le développement de grandes infrastructures pour le raccordement du réseau électrique national aux pays africains et méditerranéens voisins. C’est le 3e axe suggéré par l’Algérie pour la concrétisation d’un partenariat palpable pour une sécurité et une transition énergétiques en Afrique et dans la région euro-méditerranéenne durable et efficace. Attaf n’a pas manqué de rappeler qu' »adhérer au processus de transition énergétique ne veut pas dire renoncer au gaz naturel qui demeure, de notre point de vue, une des solutions amies de l’environnement, mais aussi l’une des plus importantes et la moins coûteuse ».

De ce fait, l’Algérie s’attellera, lors du 7e forum des chefs d’Etat des pays exportateurs de
gaz (GECF) prévu début mars prochain à Alger, à la mise en œuvre de conclusions qualitatives à même d’appuyer l’industrie du gaz naturel dans le monde, en réponse aux aspirations et priorités des producteurs et des consommateurs de cette énergie, a fait savoir le ministre des affaires étrangères algérien.

Les impératifs pour un partenariat énergétique «durable, réel et efficace»

Concernant le plan de partenariat et de coopération afro-italienne, le représentant de Abdelmadjid Tebboune a souligné l’importance de placer la consécration de la sécurité énergétique « dans son sens global » au cœur du plan Enrico Mattei, qui doit, ajoute Attaf, prendre en charge « le renforcement des capacités des pays africains producteurs d’hydrocarbures, la couverture des besoins énergétiques des populations du continent, et la maîtrise et le contrôle des industries pétrolières et pétrochimiques ».

Il s’agit également, explique-t-il, « du défi de la modernisation des infrastructures de production et de transport des hydrocarbures et d’autres ressources énergétiques, et de leur sécurisation contre les risques du terrorisme et du crime organisé, en sus de la transition énergétique qui est devenue une exigence urgente pour l’humanité tout entière ». Dans cette perspective, l’Algérie insiste sur « la nécessité, voire l’impératif de mobiliser les outils et moyens de mise en œuvre, dont le financement, le transfert technologique, le renforcement des capacités et de l’assistance technique, dans le cadre d’une approche visant à établir un partenariat énergétique durable, réel et efficace », a conclu Attaf.

R. N.