Selon la presse tunisienne : Kaïs Saïed a rencontré le SG de l’UGTT en Algérie

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Kaïs Saïed

Le Président Abdelmadjid Tebboune a émis le souhait qu’il y ait plus d’adhésion à la constitution qui sera soumise prochainement à référendum en Tunisie. En s’exprimant lors d’un point de presse tenu avec son homologue tunisien, Kaïs Saïed, le Président Tebboune a également fait état de la décision commune aux autorités des deux pays d’ouvrir aux particuliers les frontières terrestres entre les deux pays.

«Nous avons décidé de rouvrir les frontières terrestres avec la Tunisie pour les voitures et les voyageurs», a annoncé le président Tebboune, en rappelant qu’elles n’ont jamais été fermées totalement, notamment pour les marchandises.


Ces déclarations peuvent à elles seules résumer la visite de deux jours, les 4 et 5 juillet, que vient d’effectuer le président tunisien en Algérie, au cours de laquelle il a pris part aux festivités marquant le 60e anniversaire de l’indépendance du pays. Sauf qu’au-delà de son caractère protocolaire, cette visite a acquis une importance particulière pour le chef de l’Etat tunisien, en raison surtout du contexte politique tendu en Tunisie durant laquelle elle intervient.

Appel à voter oui pour la constitution


Aussi, c’est à partir d’Alger que le Président Kaïs Saïed a lancé un appel aux Tunisiens à voter «oui» pour la nouvelle Constitution, puisqu’au moment où il était dans notre pays, la présidence tunisienne publiait une lettre de Saïed où il promet une «nouvelle ère de l’histoire» si la nouvelle Constitution passe. Ce qui souleva les interrogations des observateurs qui se demandaient sur le sens à donner à la coïncidence avec la présence à Alger aussi du secrétaire général de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) Noureddine Taboubi qui a été également reçu par le Président Tebboune.


Après avoir été reçu, en effet, au siège de la présidence de la République, par Abdelmadjid Tebboune en présence du secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) Salim Labatcha, le SG de la première centrale ouvrière de Tunisie a été aussi reçu par le ministre algérien du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Youcef Chorfa qui a salué «le rôle historique de l’Union générale tunisienne du travail en tant que garant en Tunisie de la stabilité sociale et de développement du peuple tunisien», a indiqué l’UGTT sur son site .


Lors de cette visite, une brève rencontre entre Kaïs Saïed et le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a également eu lieu, selon la presse tunisienne qui rappelle que la rencontre intervient sur fond d’une rupture entre les deux hommes, et alors que l’UGTT rejette carrément la démarche adoptée par le président Saïed.
Quel enseignement en tirer ? S’il est trop tôt pour conclure à une médiation d’Alger, il est tout à fait loisible de noter une facilitation à renforcer le climat de stabilité politique et sociale dans ce pays frontalier. D’où l’espoir émis à l’adhésion des Tunisiens au référendum sur la constitution qui est censée mettre fin à la crise institutionnel dans le pays.


Sur le plan économique, Saïed n’a pas quitté Alger sans avoir obtenu l’assurance de son homologue M. Tebboune au sujet de la réouverture des frontières. Une décision très attendue pour sauver la saison touristique en Tunisie où le secteur agonise sans l’apport de quelques 3 millions d’Algériens qui ont l’habitude de se rendre en vacances dans ce pays, mais qu’ils ont déserté, deux saisons durant, en raison des restrictions liées à la pandémie du Covid-19.

Saïed choisit son camp


La visite de Saïed aura aussi permis de clarifier la position du pays à l’égard de la question de la «normalisation», et de faire taire les rumeurs qui lui prêtaient cette intention, comme l’attestent les faits suivants : le président tunisien a profité de cette visite pour s’adresser au président syrien Bachar Al-Assad, ont noté les médias de son pays, en soulignant que lors d’une rencontre avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Faisal Al-Miqdad, Saïed a salué son homologue syrien, estimant que «ce que la Syrie est en train de faire, complète les efforts de la Tunisie pour lutter contre les forces de l’obscurantisme». Aussi, en venant à Alger prendre place devant le président palestinien, Mahmoud Abbas à la tribune d’honneur lors de la parade militaire des festivités du 5 juillet, Kaïs Saïed a indubitablement aussi démontré qu’il a choisi son camp.