Statuts et régime indemnitaire des corps de l’éducation nationale : Le ministère appelé pour la 2e fois à revoir sa copie

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PAR ZINE HADDADI

Abdelmadjid Tebboune n’est pas totalement satisfait de la mouture des statuts et du régime indemnitaire des corps de l’éducation nationale qui lui a été présentée hier en conseil des ministres. L’adoption du texte en question est repoussée à une date ultérieure. Le président de la République a ordonné le report de la présentation du texte et l’approfondissement de l’étude en vue d’améliorer son contenu, plus que ce qui est proposé, en gardant à l’esprit que l’enseignant est un éducateur, avant qu’il ne soit un
fonctionnaire, pouvait-on lire dans le compte rendu du conseil des ministres.

Les attentes du président

Abdelmadjid Tebboune a instruit le ministre de l’éducation d’établir « les priorités, selon une perspective moderne », de sorte à « placer la formation qualitative des générations futures au centre des préoccupations ». Le chef de l’Etat a donné ses orientations en vue d’étudier plus de suggestions et de propositions qui servent le secteur de l’éducation « loin de tous calculs extra-éducatifs ». C’est la deuxième fois en deux mois que le président décide
d’ajourner l’adoption du texte portant sur les statuts et le régime indemnitaire des corps de l’éducation. Cela avait été le cas lors du conseil des ministres du 24 décembre 2023.

Abdelmadjid Tebboune avait alors enjoint de « réviser, d’enrichir et de clarifier, de manière
plus approfondie, les contenus » qui devaient être prêts pour ce mois de février 2024 pour une mise à jour rétroactive des salaires et des primes à partir de janvier 2024. Visiblement, l’échéance fixée pour la finalisation du texte, lors du conseil des ministres du 24 décembre 2023, à savoir février 2024, ne pourra pas être respectée, alors qu’il devait être finalisé
initialement avant la fin de l’année 2023, conformément aux orientations du président de la
République à ce sujet en septembre de la même année déjà. Le ministère de l’éducation est tenu de revoir sa copie une nouvelle fois.

Joints par l’Algérie Aujourd’hui, deux syndicats du secteur, le Cnapeste et le Satef, ont exprimé des attentes et des revendications qu’ils souhaiteraient voir dans le texte en cours
d’élaboration au niveau du ministère de l’éducation nationale. Ce que veulent les syndicats de l’éducation Messaoud Boudiba, porteparole du conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste), a d’abord mis l’accent sur la préservation des acquis des enseignants. Parmi les revendications du Cnapeste, l’élévation du seuil de grades accessibles aux enseignants. « Que ce soit pour les grades de base comme ceux des promotions, nous souhaitons qu’ils soient plus élevés. Avec la révision du régime indemnitaire, cela se traduira par une augmentation des salaires », a expliqué Boudiba, qui appelle justement à la reconnaissance des maladies professionnelles, l’intégration des postes aménagés ou adaptés ainsi que la révision du volume horaire devant être plus bas au fur et à mesure que l’enseignant avance dans sa carrière.

Pour sa part, Boualem Amoura, secrétaire général du syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), a axé son intervention sur la révision du régime
indemnitaire, considérant que la révision des statuts passe par une réforme globale de la fonction publique dont les travailleurs de l’éducation représentent la plus grande partie.
Concernant le régime indemnitaire justement, le Satef a énuméré quelques revendications
socioprofessionnelles, à l’image de l’augmentation de la note de la prime de rendement. Actuellement, elle est notée sur 40 chaque trimestre. Le Satef voudrait qu’elle soit notée sur 70, voire 80.

Le Satef appelle également à ce que la prime de documentation actuellement fixée à 6000 DA soit augmentée à 10.000 DA. Amoura revendique également l’introduction de nouvelles indemnités spécifiques au secteur de l’éducation, comme la prime de salissure dont bénéficient les laborantins et dont devraient bénéficier les enseignants. Ce dernier appelle aussi à l’institution de la prime de panier, inexistante actuellement. Entre les instructions du président de la République et les revendications des organisations syndicales, le ministère de l’éducation devra trouver la bonne formule pour accoucher d’un texte à même de répondre aux attentes présidentielles et aux aspirations du personnel du secteur.

Z. H.