Une croissance de 50% de la demande mondiale sur le GNL d’ici à 2040 : «Une situation profitable à l’Algérie » selon Shell

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L'Algérie 7e exportateur de GNL

PAR ABDELLAH B.

L’Algérie, le Qatar et l’Arabie saoudite seront les plus importants acteurs du marché mondial du GNL durant les 16 prochaines années, selon le dernier rapport de la compagnie pétrolière Shell. Dans son dernier rapport consacré aux perspectives du marché mondial du GNL d’ici à 2040, la compagnie pétrolière britannique table sur une croissance de 50% boostée essentiellement par la demande chinoise, européenne et africaine. Pour ce qui est de la demande européenne qui est le marché traditionnel de l’Algérie, qui continue à gagner plus de parts notamment avec le dernier contrat en début d’année avec la société anglaise Grain GNL pour une livraison de 3 millions de tonnes à partir de 2029, le document de la firme anglaise prévoit une forte demande sur ce combustible à partir de 2030.

« Les contrats de GNL à long terme que l’Europe a signés jusqu’à présent ne combleront pas l’écart entre l’offre et la demande pour le reste de la décennie », ajoutant qu’il existe « une pénurie structurelle de 50 à 70 millions de tonnes métriques par an pour le reste de la décennie, voire plus, que l’Europe doit assurer ». Le document en question indique que la situation devrait être favorable pour « l’Algérie, le Qatar et l’Australie, qui sont tous aujourd’hui d’importants exportateurs de GNL, et ce, en raison des incertitudes concernant l’investissement américain dans la poursuite de développement de la filière GNL ». Dans ce sens, et pour répondre à une demande croissante sur le marché international du GNL, l’Algérie a désormais pris les devants en procédant au développement de ses infrastructures portuaires, notamment le plus important port de GNL en Algérie, Skikda, pour permettre le chargement des grands méthaniers d’une capacité de transport de 220 000 m³, tout en accordant à la filière production une importance centrale.

Engouement européen pour le GNL algérien

Le développement de cette filière aussi stratégique permettra à l’Algérie d’honorer ses engagements sur la scène internationale et d’élargir le portefeuille client de la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, qui a signé au début de l’année en cours l’un de plus gros contrats de livraison de GNL pour la compagnie anglaise Grain NLG, pour un volume de 3 millions de tonnes à partir de 2029 sur une durée de 10 ans. Il s’agit donc de poursuivre la dynamique qu’ont enregistrée les exportations du GNL algérien sur le marché international qui ont dépassé pour la première fois la barre des 13 millions de tonnes depuis 2010.

Un record que le pays compte améliorer dans les années à venir en orientant les efforts en matière de production gazière vers le développement du GNL. Le GNL algérien reste très convoité ces dernières années, notamment sur le marché européen. La disponibilité de ce combustible sur le marché algérien et la situation géographique ont permis de mettre
sur le vieux continent d’importants volumes d’une durée de livraison précise, contrairement aux autres fournisseurs qui encourent le risque de retardement des livraisons en raison à la fois de la distance à parcourir par les méthaniers d’une part, et de l’autre par les perturbations géopolitiques notamment au Moyen-Orient. Deux facteurs qui ont permis à
l’Algérie de reprendre sa première place sur le continent africain en matière d’exportation de GNL, en détrônant le Nigeria qui s’est affirmé durant les dix dernières années comme la première puissance de GNL en Afrique. Des facteurs auxquels s’ajoute le phénomène du recours de plusieurs pays européens à l’implantation des usines de regazéification pour combler les importations de la Russie d’ici à 2028, conformément à la décision de la commission européenne de réduire à néant les importations du gaz russe dans l’espace
européen.

A. B.