Aoun : «Eniem est sauvée»

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Par M. Mansour

Le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun, a fait part de la décision d’octroyer une subvention de 3,5 milliards de dinars à l’entreprise nationale des industries de l’électroménager (Eniem), qui fait face à des difficultés financières depuis plusieurs années. Après avoir annoncé qu’Eniem est «sauvée», pour reprendre les termes qu’il a utilisés dimanche au Forum d’El Moudjahid, M. Aoun s’est dit confiant quant à la réhabilitation de cette usine au sein du contexte des acteurs majeurs de l’industrie algérienne, tout en prodiguant des directives strictes concernant la gestion judicieuse de ces fonds.

Lors de sa visite de travail à Tizi Ouzou hier, le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun, a annoncé l’allocation de cette subvention qui vise à remédier aux difficultés financières persistantes rencontrées par l’entreprise publique ces dernières années. Pour le ministre, l’entreprise a été « sauvée » grâce aux efforts de l’Etat qui n’a ménagé aucun effort pour remettre l’entreprise à flot. « Il s’agit d’un budget très important qui doit être employé de manière judicieuse, en évitant de le consacrer uniquement aux salaires », a-t-il dit, insistant sur le fait que cette enveloppe doit être mise au service du soutien de la production, afin d’assurer la pérennité de ce complexe industriel auquel l’Etat attache une grande importance ».

Dans cette optique, le premier responsable du secteur de l’industrie a émis une directive interdisant formellement à Eniem de consacrer des ressources financières au sponsoring de clubs sportifs ou à d’autres initiatives externes. Cette décision vise à optimiser l’utilisation des fonds disponibles, en garantissant que chaque dinar soit investi dans le développement interne de l’entreprise. Bien que rigoureuse, cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une démarche visant à rationaliser les dépenses et à concentrer les efforts sur la consolidation du rôle d’Eniem en tant qu’acteur de l’industrie nationale.

Toujours dans le cadre de cette visite, M. Aoun a également eu à s’exprimer sur l’aboutissement des efforts consentis pour redonner une impulsion pour cette usine, en réaffirmant l’engagement soutenu de l’Etat envers la préservation de cette entreprise clé de l’industrie nationale. « Je suis confiant », a-t-il dit, assurant qu’il a « observé une reprise vigoureuse des activités et un changement de paradigme chez les dirigeants de l’entreprise ainsi que parmi les travailleurs, car tous ont réalisé que seul le labeur peut sauver le complexe ».

Et de poursuivre en affirmant que les premiers fruits de l’usine ont commencé à apparaître, révélant que des instructions ont été données aux responsables pour une entrée rapide sur le marché, avec de nouveaux produits que l’usine est en mesure de produire rapidement.

Il est à souligner qu’Eniem a traversé une période délicate, marquée par une diminution de sa capacité de production et une dette conséquente envers la banque extérieure d’Algérie (BEA), évaluée à près de cinq milliards de dinars. Depuis 2021, un plan de rééchelonnement de cette dette est en cours.

Rappelons que le ministre avait évoqué lors de sa visite dans les locaux d’Eniem à Tizi Ouzou, en août 2023, une ouverture du capital de l’entreprise à des partenaires potentiels, qu’ils soient nationaux ou étrangers, une mesure envisagée pour assurer la continuité des activités d’Eniem dans un contexte économique complexe. Des propos qu’il a d’ailleurs réitérés dimanche, lors de sa participation au forum d’El Moudjahid, en expliquant que la privatisation doit s’opérer après une réhabilitation des entreprises en difficulté, étant donné qu’il est impossible de privatiser des unités productives tombées en « épaves ».

M.M.