Biden nomme un adjoint de Blinken ambassadeur à Alger

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La villa de la rue El-Ibrahimi va connaître encore un changement de locataire, à en croire une décision de la Maison-Blanche, qui a déjà pris option pour le titulaire de ce poste aussi sensible que l’est la région d’Afrique du Nord traversée par des zones de turbulences.

PAR DJILALI B.

Le président américain Joe Biden a donc décidé de placer à Alger un adjoint de son chef de la diplomatie, le secrétaire d’Etat Antony Blinken, inscrit sur la liste des candidats aux postes à l’étranger que doit cependant valider le sénat. Il est donc fort probable que le sous-secrétaire d’Etat adjoint, Joshua Harris, atterrisse à Alger pour remplacer Elizabeth Moore Aubin. Une probabilité qu’accréditent les deux visites que le diplomate avait effectuées, en septembre et en décembre 2023, avec un programme de travail révélateur de ses intentions. Surtout qu’elles interviennent dans un contexte régional très tendu et sans perspective immédiate de dénouement.

Il faut dire que les priorités américaines sont par-dessus tout d’ordre sécuritaire, comme l’ont souvent martelé les responsables de passage en Algérie, pays avec lequel les Etats-Unis ont atteint un niveau très haut en matière de coopération, d’échange d’informations, d’expériences et de formations. L’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, acquise durant la décennie noire, et sa connaissance de la région du Sahel ont été des atouts pour les responsables et officiers américains qui ont tissé des liens avec leurs homologues algériens. Cette relation peut être approfondie davantage, d’autant plus
que la région demeure déstabilisée et toujours sous la menace des groupes terroristes qui se manifeste d’ailleurs par des attaques sporadiques.

L’on peut également évoquer, à l’agenda du potentiel nouvel ambassadeur américain en Algérie, la crise libyenne qui tarde à trouver une solution ainsi que le dossier de la Palestine qu’il est chargé jusque-là de gérer. Pour ce qui est du dossier du Sahara occidental, celui qui était jusque-là chargé de la région Afrique du Nord, Moyen-Orient, n’a jusque-là jamais apporté, dans les entretiens qu’il a accordés à la presse, des précisions claires sur la position de son pays concernant ce conflit qui, rappelle-t-il, s’aligne sur celle de l’ONU – une position aussi vague qu’incertaine qu’adoptent plusieurs pays – à l’exception du soutien de son pays au représentant onusien à la tête de Minurso et des agences qui activent dans les territoires sahraouis et avec les réfugiés à Tindouf.

Toutefois, son discours demeure optimiste, tant le diplomate plaide pour une solution politique mutuellement acceptable. Sa nomination, si elle est confirmée par les sénateurs et acceptée par Alger, aura comme premier effet de raccourcir le chemin des relations entre les affaires étrangères algériennes et le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, qui aura son actuel second déjà proche du plateau des Annassers. Wait and see !

D. B.