La «nouvelle Algérie» séduit les entreprises françaises

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Le nouveau cadre juridique régissant l’investissement en Algérie suscite l’intérêt des entreprises françaises, dont celles activant dans le secteur de l’automobile, qui ont particulièrement mis en avant son impact sur le développement des investissements directs étrangers (IDE) comme l’ont déclaré nombre de représentants d’organisations patronales.

Lors du forum économique qui s’est tenu hier, le vice-président et porte-parole du Mouvement des entreprises de France (Medef), Fabrice Le Saché, a ainsi souligné que « les entreprises françaises ont compris qu’il y a une nouvelle Algérie, et ont confiance dans les choix opérés par les autorités algériennes à travers le nouveau cadre régissant les investissements ».

Le représentant de l’organisation patronale française a appelé les opérateurs des deux pays à « travailler ensemble sur le continent africain » et à « prospecter des secteurs comme l’énergie, le tourisme et l’agriculture ».

Le Saché (Medef) : «Etablir une vraie alliance industrielle »

Il a appelé en ce sens à établir « une vraie alliance industrielle » entre les communautés d’affaires algérienne et française à même d’apporter le savoir-faire dans les deux sens, soulignant qu’il était favorable pour la création d’un conseil des chefs d’entreprise algéro-français pour rendre opérationnels les projets d’investissement et de partenariat bilatéraux.

Pour sa part, le directeur général de la chambre de commerce et d’industrie algéro-française Rédha El-Baki a souligné que cette nouvelle loi et ses textes d’application « offrent les garanties nécessaires pour que des entreprises viennent s’installer et investir en Algérie ».

« La loi sur l’investissent, comme cadre juridique, est claire. Ce texte est apprécié par les entreprises françaises (…) », a-t-il notamment indiqué.

Marché de l’automobile : le groupe Stellantis fortement intéressé

Lors de ce forum économique, des entreprises françaises ont notamment exprimé leur désir d’investir dans le marché de l’automobile en Algérie, en rebondissant sur la décision du gouvernement de relancer ce secteur, en annonçant la reprise des importations de voitures de moins de trois ans et l’autorisation accordée aux fabricants d’importer des voitures.

Dans ce contexte, Fabrice Le Saché a révélé que les entreprises automobiles françaises sont fortement intéressées par l’investissement dans le marché automobile algérien, en évoquant notamment l’intérêt pour ce marché du groupe Stellantis qui regroupe Peugeot – Citroën, Opel et Fiat Chrysler.

M. Le Saché a déclaré à la presse que les annonces du Conseil des ministres, tenu dimanche sous la présidence du président Tebboune, au sujet du secteur automobile, suscitent l’intérêt des opérateurs français qui considèrent que le marché algérien est très important. Il a souligné en outre que le futur partenariat entre l’Algérie et la France dépend principalement de la volonté des Français d’investir en Algérie, mais aussi de la présence des investisseurs algériens en France.

Charaf-Eddine Amara, PDG du groupe Madar, a, de son côté, indiqué que le partenariat avec Renault est prêt et la production sera bientôt lancée, en expliquant que dans le cadre du nouveau contrat, la société Madar acquerra 34% de sa participation, et un nouveau partenariat avec la société Renault Algérie est déjà en place et devrait bientôt commencer la production, notamment après l’approbation de la décision par le président de la République en conseil des ministres.

Du même forum, la directrice générale de la promotion de l’investissement au ministère de l’Industrie, Djouher Haddi, a relevé que « la nouvelle loi sur l’investissement s’inscrit dans le cadre des réformes économiques engagées par l’Algérie, visant à améliorer le climat des affaires. Elle apporte plusieurs nouveautés et introduit un cadre de régulation des IDE »,

«L’Algérie prend le chemin de l’attractivité»

La première ministre française, Elisabeth Borne, qui co-présidait ce forum, a indiqué que «l’Algérie avec la loi récente sur l’investissement prend le chemin de l’attractivité». Dans ce sillage, elle a souligné la résolution des entreprises françaises de donner une impulsion à la coopération avec leurs partenaires algériennes. «Les entreprises françaises sont prêtes à participer à ce mouvement et contribuer à l’amplifier. La déclaration d’Alger a établi une liste de secteurs d’avenir. J’ai la conviction que nous serons plus forts ensemble et que la coopération entre les entreprises des deux pays peut être à l’origine d’une grande réussite.»

A. R.