L’Algérie et la Chine accordent leurs violons

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Lamamra insiste sur la nécessité de maintenir les principes du PNA
Lamamra insiste sur la nécessité de maintenir les principes du PNA

/Les termes du communiqué qui annonçait une rencontre au sommet entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays ne laissent planer aucun doute sur la nouvelle stratégie conjointe adoptée par Alger et Pékin, faisant état d’un rôle plus déterminant de la Chine sur les questions régionale et arabe.

En marge de la VIIIe Conférence ministérielle du Forum de coopération Chine-Afrique (FOCAC), une rencontre s’est tenue avant-hier à Dakar entre le ministre des Affaires étrangères d’Algérie, Ramtane Lamamra, et le conseiller d’Etat et ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, Wang Yi. A l’issue de la rencontre, la communication adoptée par la partie chinoise ne souffre d’aucune ambigüité. «La Chine soutenait l’Algérie dans son rôle important dans les affaires internationales et régionales», lit-on dans le communiqué des Affaires étrangères chinoises qui a ponctué la rencontre. Sur de nombreux dossiers où la diplomatie algérienne est pleinement engagée, son homologue chinoise ne cache pas sa «volonté d’intensifier la solidarité et la coopération avec l’Algérie pour relever côte à côte des défis communs.» Qu’il s’agisse de la question libyenne, malienne, palestinienne ou sahraouie, on imagine mal un géant comme la Chine adopter une attitude de simple observateur. D’ailleurs dans le même communiqué, Pekin rappelle, en évoquant l’Algérie que «les deux parties ont également échangé des vues sur le renforcement des relations de la Chine avec les États arabes.»

«L’Algérie et la Chine partagent les mêmes vues dans les affaires internationales»

Sans oublier de rappeler que Wang Yi a félicité «l’Algérie pour avoir décroché la présidence de la Ligue des États arabes (Ligue arabe) l’année prochaine». Le chef de la diplomatie algérienne abonde dans le même sens. Ramtane Lamamra a indiqué que «l’Algérie et la Chine partageaient les mêmes vues dans les affaires internationales». Définissant le rôle de leur homologue, la diplomatie chinoise annonce que la partie algérienne est prête à intensifier la coordination avec la Chine, avec comme objectif la mise en place d’«une nouvelle force» qui aura pour un rôle moteur «dans le développement des relations entre les pays arabes et la Chine.» Evoquant l’historique des relations bilatérales, Wang Yi n’a pas manqué de souligner certaines attitudes de la diplomatie algérienne à travers l’histoire. Selon lui, «cette année est d’une importance particulière pour la Chine et l’Algérie.» Car il considère que «le peuple chinois se souviendra toujours de la contribution considérable apportée par l’Algérie il y a 50 ans à la reconquête du siège légitime de la République populaire de Chine (RPC) aux Nations Unies (ONU)». Dans les circonstances actuelles, il montre la disponibilité de la Chine est à «poursuivre l’amitié traditionnelle avec l’Algérie» qui devra se traduire  par «une force motrice» pour la mise en place d’une coopération pragmatique. Le plus important, selon lui, est «de favoriser un nouveau développement de la coopération mutuellement bénéfique entre les deux pays.

C. S.

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Lamamra : «La Chine, un partenaire stratégique»

Participant aux travaux du 8e Forum de coopération Chine-Afrique (FCSA) qui s’est tenu dans la capitale sénégalaise, Dakar, les 29 et 30 novembre derniers, le ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a qualifié la Chine de partenaire «stratégique».

L’occasion pour le ministre algérien des Affaires étrangères de rappeler le rôle joué par la Chine dans la guerre de libération de l’Algérie, mais aussi pour mettre fin au colonialisme et développer le continent.

Ramtane Lamamra saluera l’évolution rapide de la coopération sino-africaine dans nombre de domaines, depuis la création du Forum en 2000, et qui trouve son essence dans «les efforts des autorités chinoises pour mobiliser les différentes formes de financement au profit des projets des pays africains».

«Une coopération basée sur les principes de loyauté, d’amitié et d’égalité»

Le ministre algérien des affaires étrangères qui a exprimé la satisfaction de l’Algérie quant aux progrès accomplis dans la mise en œuvre du programme d’action sino-africaine 2019-2021, relèvera que cette réussite est due «aux principes de loyauté, d’amitié et d’égalité inscrits dans la déclaration politique commune du 3e sommet de ce forum tenu à Pékin, en septembre 2018».

Et pour rebondir sur la pandémie qui frappe le monde depuis 2 années déjà, il saluera «la solidarité que la Chine a manifestée envers notre continent», déplorant qu’au même moment l’esprit de solidarité entre les pays était sapé par l’égoïsme national qui s’est accru.

Et de rappeler le partenariat de la Chine avec certains pays africains pour produire les vaccins dans leurs pays, comme cela a été le cas avec l’usine inaugurée, fin septembre dernier en Algérie, et qui a démarré la production pour «répondre à une partie importante des besoins de notre continent».

Sur les répercussions de la crise sanitaire qui a particulièrement affecté des pays africains, le chef de la diplomatie algérienne a relevé la nécessité d’adapter le programme d’action du forum pour la période 2022-2024 «pour parvenir à un développement durable, que ce soit dans le domaine de la lutte contre la pauvreté et la réduction du nombre de décès d’enfants, ou la lutte contre les maladies qui sévissent dans certains pays de notre continent».

Le développement durable et l’environnement au menu

Sur les questions du développement durable, de la protection de l’environnement et, particulièrement, la lutte contre le changement climatique, Ramtane Lamamra insistera sur l’impact de leurs effets sur le continent qui en pâtit, que ce soit sur son système écologique ou dans les secteurs économiques, notamment l’agriculture, source de subsistance d’une grande partie des peuples d’Afrique. Le ministre algérien ne manquera pas relever que la responsabilité de l’Afrique dans le changement climatique est «quasi inexistante, comparée à celle des pays industrialisés».

Transsaharienne, gazoduc et projet de fibre optique       

Les contributions de l’Algérie au niveau africain ont été mises en relief par Lamamra qui citera «la route transsaharienne de 2.415 km reliant Alger et Lagos, et le gazoduc transsaharien de 4.128 km, un projet algéro-nigérian  inscrit dans le cadre du NEPAD», mais aussi le projet de liaison en fibre optique entre Alger et Abuja qui s’inscrit aussi dans le cadre du Nepad.

Les efforts de l’Algérie sont confortés, à ses yeux, par le raccordement de la route transsaharienne aux réseaux  autoroutiers algériens et les différentes infrastructures, à l’instar des aéroports et les ports algériens. Cela «contribuera à la facilitation du mouvement des marchandises dans notre continent et le reste du monde, et à l’activation du commerce international à travers la réduction considérable des coûts du transport et, par conséquent, l’optimisation de la compétitivité des produits de notre continent dans les marchés régionaux et internationaux» affirmera t-il. La Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF), qui est entrée en vigueur en début d’année profitera de ces réalisations pour «renforcer le  commerce interafricain et ouvrir une nouvelle perspective pour nos partenaires chinois, pour de nouveaux investissements dans notre continent, dans l’intérêt des deux parties», conclura-t-il.

B. A.

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