Les barrages remplis à plus de 40%

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PAR BRAHIM AZIEZ

Le niveau de remplissage des barrages du pays s’est encore amélioré ce week-end à la faveur des pluies qui se sont abattues à travers les différentes régions du territoire national. Dans une déclaration faite hier à nos confrères de radio Sétif, le directeur du contrôle, d’entretien et d’exploitation de l’agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), Ali Boutata, a révélé que le taux national de remplissage des barrages a atteint 40,85% après les dernières précipitations pluvieuses qui ont touché la majorité des wilayas la semaine dernière. Il était à près de 37% il y a près de 2 semaines.

D’après le même responsable, les barrages situés dans les wilayas de l’est du pays ont eu la part du lion des dernières précipitations, puisque le taux de remplissage de ces barrages a atteint 66,04%. Mieux, Boutata soulignera que « 8 barrages parmi ceux implantés à l’est du pays sont remplis à 100%, notamment les barrages de Beni Haroun et Tabellout ». A titre comparatif, 4 barrages de l’est du pays avaient connu pareille situation de remplissage l’année dernière.

Pour le reste, le taux de remplissage des barrages du centre du pays est de l’ordre de 27%, alors que ceux de l’ouest sont à 19% », a-t-il assuré. Avec la fonte des neiges et les perturbations météorologiques à venir, la situation pourrait évoluer encore plus d’ici la fin du printemps.

«On est mieux que l’année dernière à la même période»

Pour Malek Abdeslam, chercheur-enseignant et directeur du laboratoire hydrique à l’université de Tizi Ouzou, « si on compare à l’année dernière à la même période, on est mieux loti à tous les niveaux, surtout qu’une station de dessalement est entrée en service au mois d’octobre 2023, celle de Corso, qui a une capacité de 80.000 m3/jour ». Pour le spécialiste, « si on est optimiste, on dira qu’il y aura encore des pluies, mais il faut être prudent et se rappeler que les mois de mars et avril de l’année dernière étaient secs, et c’est le mois de mai qui avait sauvé la mise ». Des pluies diluviennes qui avaient même causé des dégâts, « mais sauvé l’été », selon lui. Comme quoi, le bonheur des uns fait le malheur des autres. Et la situation est similaire cette année, où des agriculteurs de l’est du pays, Jijel particulièrement, ont vu leurs exploitations endommagées par les pluies de février.

« Pour le moment, on est bien, pourvu que cela continue », reprendra-t-il, regrettant que toutes les pluies qui sont tombées l’ont été sur le littoral d’une manière générale, et « beaucoup d’eau est partie à la mer, que ce soit au niveau du Sebaou, oued El-Harrach et bien d’autres cours d’eau », avouera t-il avec une légère amertume. Il estimera toutefois qu' »il faut voir de plus près cette hémorragie d’eau qui part trop vite à la mer ». Il signalera
que, jeudi dernier, oued El-Harrach a vu passer une crue de plus de 2,5 m, alors que le
Seabou a vécu une crue de plus de 3 m. « Ce sont d’énormes quantités d’eau qui sont parties à la mer et il faut trouver un moyen pour ralentir ce déversement vers la mer », suggérera Malek Abdeslam. Car, à titre illustratif, les eaux d’oued El-Harrach gagneraient selon lui à être retenues un peu partout, de manière à ce que les infiltrations soient améliorées, car elles alimentent la nappe de la Mitidja. Il affirmera à ce propos qu' »on peut recharger les différentes nappes comme cela. Donc, quand il y a de l’eau, il faut en profiter ».

B. A