L’offensive algérienne vers l’Afrique

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L'offensive algérienne vers l'Afrique

L’Algérie est déterminée à renforcer son ancrage sur la scène économique régionale, en déployant tous les moyens pour assurer le passage des produits nationaux aux marchés africains.

PAR NABIL M.

Un véritable coup de starter vient d’être opéré sur les frontières algéro-mauritaniennes, pour renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays, offrant de grandes opportunités pour accroître les exportations algériennes et le placement des productions nationales sur les étalages africains. Il s’agit de l’inauguration de deux postes frontaliers fixes, d’un projet de réalisation de la route reliant Tindouf à Zouérat et du projet de réalisation de la zone de libre-échange. Des réalisations qui permettront à l’Algérie de renforcer son partenariat économique avec la Mauritanie, ainsi qu’avec d’autres pays africains, et ce, à travers l’encouragement des échanges commerciaux et des investissements dans divers secteurs.

Ainsi, les deux postes frontaliers, dotés d’une importante base logistique, visent à faciliter la circulation des marchandises entre les deux pays et, surtout, permettre une plus forte présence des produits algériens en Mauritanie. Le poste frontalier du côté algérien devrait consacrer une dynamique économique entre les deux pays à même d’impulser le développement au niveau des régions frontalières. Pour le projet de réalisation de la route reliant Tindouf à Zouérat, longue de 840 km, cette infrastructure qui annonce une nouvelle étape dans les relations historiques entre l’Algérie et la Mauritanie, devra ouvrir des axes routiers internationaux importants pour permettre aux opérateurs algériens d’accéder aux marchés africains via la Mauritanie. Elle permettra également de consolider la coopération économique entre les opérateurs des deux pays et relancer la dynamique économique et la fluidité des échanges commerciaux.

Concernant la zone de libre-échange entre les deux pays, dont la pose de la première pierre a été effectuée par les deux présidents, elle est appelée à constituer un trait d’union en matière d’échanges commerciaux et industriels entre l’Algérie et les pays d’Afrique de l’Ouest. Cette zone, qui fait partie des 5 zones de libre-échange prévues à Tin Zaouatine, Timiaouine, Bordj Badji Mokhtar et Debdeb, dans l’extrême sud du pays, devrait contribuer également à augmenter le volume des échanges commerciaux qui connaît actuellement une croissance continue entre l’Algérie et la Mauritanie.

La voie vers les marchés africains

Cette ouverture vers le marché africain est d’une importance cruciale pour l’économie nationale et la promotion des exportations hors hydrocarbures, mais aussi nécessaire pour appuyer le tissu industriel national. Compte tenu de sa position à proximité du poste frontière, cette zone franche devrait non seulement apporter une plus-value aux échanges commerciaux entre l’Algérie et la Mauritanie, mais aussi avec tous les pays de la région qui enregistrent un volume important en termes d’importations et d’exportations.

Ainsi, les entreprises algériennes qui activent dans le commerce extérieur vont tirer profit des outils du marché africain, du fait que la densité du tissu industriel algérien et les structures dont dispose l’économie nationale constituent un avantage concurrentiel pour les exportations algériennes. L’ouverture prévue de cette zone économique de libre-échange ainsi que la réalisation de la route de Zouérat permettra, dans un avenir proche, de booster les exportations algériennes vers l’Afrique de l’Ouest à travers la structure commerciale de la Mauritanie, qui facilitera la fluidité du produit algérien dans la région. Il est à noter à ce
propos que la Zlecaf couvre un marché de 1,3 milliard de personnes et devrait atteindre 3 milliards d’habitants à l’horizon 2050, avec un PIB global estimé à 2500 Mds USD. Dans le cadre de cette zone, l’objectif est d’intensifier les échanges commerciaux entre les pays africains à travers la création d’un marché commun de biens et de services. Actuellement, les échanges commerciaux entre l’Algérie et les Etats africains ne représentent que 4% seulement du volume des échanges commerciaux extérieurs de l’Algérie avec le reste du monde.

«Les marchandises d’origine claire sont les bienvenues»

Dans le cadre des échanges commerciaux qui seront effectués à travers la zone de libre-échange entre l’Algérie et la Mauritanie, le président de la République a déclaré, lors de l’inauguration des postes frontaliers et le lancement du projet de la route, que « les marchandises et biens mauritaniens d’origine claire sont les bienvenus » et seront « exonérés de taxes », de même pour les produits algériens, invitant les opérateurs économiques mauritaniens à « investir dans la zone franche et à tirer profit des exonérations fiscales et douanières ».

Le chef de l’Etat a en outre relevé avoir convenu avec son homologue mauritanien d’une prochaine rencontre entre les ministres du commerce des deux pays pour « renforcer la coopération et les échanges bilatéraux à travers la création de banques et la facilitation de l’accès des biens et marchandises », soulignant que la route Tindouf-Zouérat facilitera les échanges de biens mauritaniens et algériens entre les deux pays.

N. M.