Marché des cosmétiques. Moula : «On peut produire et même exporter la matière première»

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« Le marché national des produits cosmétiques ne connaît aucune perturbation ou pénurie », a affirmé hier le président du conseil du renouveau économique algérien (Crea), Kamel Moula, dans une déclaration à la presse en marge de l’ouverture de la 2e édition du salon international des cosmétiques au palais des expositions à Alger.

PAR R. AKLI

« Il y a peut-être certaines filières qui ont enregistré des perturbations suite aux restrictions de certaines importations, mais je défie quiconque de dire qu’il y a actuellement une quelconque pénurie sur le marché local des produits cosmétiques, sauf éventuellement pour ceux qui cherchent des produits de grandes marques internationales », a ainsi tranché le président du Crea. Sur le marché national, a-t-il assuré, « l’offre issue de la production locale est suffisante pour couvrir les besoins locaux, et les prix n’ont pas beaucoup augmenté et tirent même vers la baisse, car il y a désormais une très forte concurrence ».

Aussi, a-t-il ajouté, « les prix des produits cosmétiques sont désormais plus accessibles, le
consommateur pouvant, par exemple, acheter un shampoing à seulement 150 DA, contre 600, voire 700 DA auparavant ».

Egalement patron des laboratoires Venus, un des leaders du secteur, Kamel Moula a indiqué par ailleurs que le marché national compte actuellement environ 130 entreprises spécialisées dans les produits cosmétiques. « Si l’on remonte seulement à quelques années
en arrière, il n’y avait pas autant de marques locales », a-t-il relevé, estimant que cela démontre que « le potentiel de production nationale a atteint un très haut niveau ». Aujourd’hui, a-t-il plaidé, « il faut que nous, opérateurs du secteur, œuvrons en commun à développer davantage la production nationale en allant surtout vers un plus fort taux d’intégration locale » car, a-t-il insisté, « les qualifications existent » pour y parvenir. En ce
sens, a-t-il précisé, « certaines matières premières, telles que des extraits, des arômes ou encore l’alcool éthylique qui entrent dans la fabrication de parfums ou de déodorants et qui sont actuellement importés, peuvent très bien être produits localement, à condition que nous, en tant qu’opérateurs de cette filière, œuvrons à inciter d’autres acteurs à investir
dans la production ». Les opérateurs nationaux, soutient le président du Crea, « peuvent non seulement produire, mais également exporter des matières premières » à l’avenir.

« C’est à nous d’inciter d’autres producteurs à élargir leur gamme de production, à la seule condition de répondre aux critères de qualité, car la concurrence des leaders internationaux est rude et les consommateurs ont besoin d’être rassurés que le produit local est tout à fait conforme aux normes requises », note en définitive le président du Crea. A souligner que le salon international des cosmétiques, qui a ouvert ses portes hier à Alger, réunit 130 exposants algériens et étrangers. Plusieurs pays dont la Chine, l’Espagne, l’Italie, la Turquie, la Tunisie et l’Inde prennent part cette année à cette manifestation commerciale internationale qui s’étalera jusqu’à samedi prochain.

R. A