Nbookini première startup algérienne dédiée aux livres audio

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Nbookini première startup algérienne dédiée aux livres audio

Romans, livres d’histoire, littérature, livres pour enfants, ce sont plus de 200 titres en version audio qui sont proposés dans l’application Nbookini, la première startup de livre audio en Algérie. A l’initiative de Feriel Benslim, je bouquine est un projet qui aspire à rapprocher le livre du lecteur et de promouvoir les auteurs algériens.

La startup Nbookini a été créée il y a un an, mais l’idée du projet remonte à la période de la Covid. Feriel découvrait alors les livres audio et les différentes plateformes arabes. Cependant, en Algérie et malgré les 500 maisons d’éditions, et le dynamisme du monde littéraire, le livre audio est quasiment inexistant.

« J’ai pensé le projet comme une solution numérique. Je travaille depuis plusieurs années dans la production audiovisuelle et je suis une voix off. Le côté technique étant acquis, ça me facilitait un peu l’élaboration du projet. Comme c’est nouveau en Algérie, j’ai préféré développer mon projet dans le cadre d’un programme d’incubation, afin de bénéficier d’un
accompagnement », raconte Feriel

Pendant une année, Feriel était en formation dans l’incubateur WomWork. Elle a bénéficié de formation managériale et d’un accompagnement dans la création de son entreprise.

« L’objectif du projet est de promouvoir la lecture, et rendre le livre accessible à tous. Un livre audio vous accompagne partout. Dans votre voiture, quand vous pratiquez une activité sportive ou même en travaillant. Il y a aussi l’avantage du coût, et la possibilité d’avoir des livres qui ne sont pas toujours disponibles en librairie. Cette culture n’est pas encore très répandue chez les lecteurs algériens, c’est pourquoi il faut que la sensibilisation se fasse par les éditeurs et les auteurs », souligne Feriel.

Elle explique qu’il n’existe pas de cadre juridique qui lui permet de sceller des partenariats avec les maisons d’édition. « Nous travaillons directement avec les auteurs qui détiennent leurs droits d’auteur. Lorsque l’écrivain nous donne son accord, nous transformons le livre en audio, nous le mettons sur la plateforme et nous prenons un pourcentage sur chaque vente. »

Feriel précise que la plateforme Nbookini a cette particularité de proposer des livres audio sans l’abonnement, c’est-à-dire vendu à l’unité. « C’est plus lucratif pour l’auteur, car il touchera un pourcentage pour chaque achat », précise-telle.

Le dernier livre mis sur la plateforme est « Sierra De Muerte » (Les montagnes de la mort), l’écrivain algérien Abdelouheb Aïssaoui. Feriel explique que le travail passe par plusieurs étapes. « C’est un réel challenge, car il faut que le son et la prononciation soient parfaits. La langue arabe est phonétique, donc il faut faire attention avec la vocalisation. Après la narration par voix off, l’ingénieur du son fait le traitement et le livre audio sont prêts. »

S’ouvrir à l’international

Feriel s’est associée à Alaa Ahmed, une Palestinienne basée à Abu Dhabi qui travaille depuis des années dans les livres audio pour enfants. Grâce à cette collaboration, des
maisons d’édition arabes rejoignent Nbookini.

« Le livre audio est très réputé dans le monde arabe. Les maisons d’édition avec lesquelles nous travaillons disposent déjà des livres audio des auteurs qu’elles éditent. Donc nous les publions directement. Nous avons des contrats avec des maisons d’édition en
Egypte et aux Emirats. Il y a une réelle volonté de la part des auteurs de ces pays de pénétrer le marché littéraire algérien », informe-t-elle.

Le paiement sur la plateforme Nbookini se fait par carte Edahabia. Feriel espère l’intégration prochaine de la carte visa qui permettra l’achat de livre audio depuis l’international. Feriel constate que les maisons d’édition et les auteurs sont conscients de l’importance du livre audio dans la promotion de l’auteur à une plus grande échelle. Mais l’engagement reste timide.

« Je dis toujours que les trois versions du livre, à savoir papier, numérique et audio, sont complémentaires. Elles s’adressent à des lecteurs différents. De plus en plus de personnes affectionnent les livres audio. Cette catégorie doit être prise en compte lorsque les maisons d’édition font la promotion de leur auteur », conclut Feriel.

L. A.