Rationalisation de la gestion de l’argent public : L’Etat met l’accent sur la numérisation

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Le ministère de l’Enseignement supérieur lance deux nouvelles plateformes numériques

Par Akli. R

En  forte expansion ces deux dernières années pour faire face aux besoins sociaux et aux nouvelles dépenses destinées à l’équipement, la politique budgétaire devrait faire l’objet, à l’avenir, d’une gestion plus programmatique et plus rigoureuse en s’appuyant surtout sur les outils de la numérisation pour rationaliser l’allocation de l’argent public. S’il n’est pas question en ce sens de rogner les budgets destinés au soutien au pouvoir d’achat, ni ceux alloués à la concrétisation des grands projets d’investissements structurants, l’Etat sera en revanche beaucoup plus regardant sur la qualité de ses dépenses pour éviter la dilapidation de l’argent public et garantir une meilleure efficience et plus de transparence dans l’allocation des ressources budgétaires. Il s’agira ainsi non pas de dépenser forcément moins, mais de dépenser mieux en œuvrant à parachever les différentes actions de réformes initiées ces dernières années pour améliorer la gestion de l’argent public dans le sillage notamment de la mise en œuvre de la loi organique relative aux loi de finances. Pour ce faire, l’Etat à travers le ministère des Finances, auquel échoit l’élaboration et le contrôle de l’exécution des nomenclatures annuelles des dépenses publiques, s’appuie grandement sur la numérisation pour se doter d’instruments efficaces d’évaluation et veiller ainsi à améliorer la qualité de ses arbitrages budgétaires. L’enjeu sera surtout d’assurer une bonne exécution des budgets ministériels, en fixant a posteriori des objectifs clairs à réaliser pour chaque enveloppe financière dégagée et en évitant les sempiternels recours aux réévaluations de projets, souvent sources de retards et de surcoûts de réalisation, voire de dilapidation de ressources publiques. Dans cette optique, le ministère des Finances, qui s’attelle actuellement à parachever le processus de numérisation de ses différentes structures, a  annoncé tout récemment la mise en place d’une nouvelle application digitale, dénommé «IÂDAD» et dédiée à la préparation du budget de l’Etat, conformément aux dispositions de la loi organique relative aux lois de finances, en vigueur depuis l’année dernière. En cours de développement, ce nouvel outil de gestion budgétaire vise, selon un communiqué officiel diffusé mardi dernier sur le site web du ministère, «à moderniser et à améliorer le processus d’élaboration du budget de l’Etat». Cette nouvelle application, est-il expliqué, «se compose de trois modules principaux» permettant de gérer «les demandes budgétaires, les propositions de budgets et les documents et volumes budgétaires». Sa mise en place, est-il ajouté, vise à «automatiser le processus de préparation du budget et de fournir des données consolidées en temps réel, notamment en ce qui concerne les états des mouvements des crédits, les Rapports sur les priorités et la planification (RPP) et les tableaux comparatifs». Aussi, précise le même communiqué, le développement de cette nouvelle application «représente une avancée significative dans la numérisation du système budgétaire pour permettre une gestion plus efficace et plus transparente des ressources financières de l’Etat et contribuer ainsi à renforcer la gouvernance financière et à garantir une meilleure allocation des fonds publics». Pour assurer son déploiement, le ministère des Finances prévoit le lancement dans les prochains jours d’une série de formations en interne ainsi qu’au sein des autres départements ministériels afin de favoriser son «appropriation optimale par l’ensemble des acteurs intervenant dans le processus d’élaboration du budget de l’Etat». «Des manuels d’utilisation et des guides de procédure seront également établis pour accompagner la mise en œuvre effective de cette nouvelle application», est-il en outre prévu. Aussi, ce nouveau pas dans le passage à des modes de gestion numérisés vient ainsi conforter la nouvelle architecture budgétaire que les pouvoirs publics entreprennent actuellement d’édifier pour assurer une mise en œuvre efficiente de la loi relative aux loi des finances, en passant d’une gestion basée sur «les budgets moyens» à une nouvelle méthodologie axée sur «des budgets-programmes» et adossés à des objectifs et des résultats préalablement et clairement établis. «Une autre façon, en somme, de gérer l’argent public «avec l’introduction de nouvelles notions de performance, de résultat et de coût réel du service public», comme le faisait valoir le premier argentier du pays, Laaziz Faïd, lors de son passage en janvier dernier au forum «El Moudjahid».

A.R.