PAR R. AKLI
Volet stratégique et essentiel de la réforme du système bancaire national à laquelle les pouvoirs publics entendent donner un véritable coup d’accélérateur dès cette année, le développement des moyens de paiement électroniques continue d’engranger d’appréciables progrès durant ces quelques dernières années, selon les dernières évaluations du groupement d’intérêt économique monétique (GIE monétique). De fait, indique un bilan rendu public hier par cette instance en charge de la supervision du système monétique interbancaire, le volume et la valeur des paiements électroniques en Algérie ont connu une progression significative au terme de l’exercice écoulé.
Le nombre d’opérations sur terminaux de paiement (TPE) a ainsi atteint plus de 3,9 millions pour un montant dépassant 31,5 milliards de dinars en 2023, contre 19,3 milliards de dinars pour un total de plus de 2,7 millions de transactions en 2022. Le même bilan fait ressortir que le pic en termes d’opérations de paiement électroniques enregistrées en 2023 avait été constaté au cours du dernier mois de l’année, avec un total de 401.389 transactions réalisées pour une valeur globale dépassant 3,1 milliards de dinars.
En outre, la même instance a indiqué que le nombre de TPE en exploitation à l’échelle nationale a également progressé à la fin de l’année écoulée, passant à 53.191 appareils, contre 46.263 à fin 2022. En parallèle, les paiements par internet ont atteint plus de 15,3 millions d’opérations, tandis que le nombre de web marchands adhérents à ce système de paiement en ligne par carte interbancaire au niveau national a poursuivi son évolution pour atteindre un total de 475 opérateurs, selon les chiffres du GIE monétique. Ce dernier a souligné par ailleurs que les paiements par mobile, disponibles dans une première phase entre clients d’un même établissement bancaire, ont totalisé, quant à eux, plus de 39 millions d’opérations pour un montant global de 27,8 milliards de dinars.
Le groupement d’intérêt économique monétique, auquel adhèrent 18 banques en plus d’Algérie Poste, fait état d’un parc total de distributeurs automatiques de billets, actuellement en exploitation, évalué à 3847 automates à fin décembre 2023 contre 3640 à fin 2022. Bien qu’en progression soutenue d’année en année, notamment depuis la conjoncture sanitaire liée à la Covid-19, la monétique – ou les instruments de paiement électroniques modernes – demeure encore peu généralisée face à la prédominance de la culture du cash et de la thésaurisation dans les usages financiers courants. Enjeu vital
pour la bonne marche des processus névralgiques que sont la numérisation et la réforme bancaire, le développement de la monétique constitue ainsi l’un des challenges prioritaires que les banques de la place sont appelées à relever afin d’améliorer la collecte de l’épargne et de parvenir à limiter les flux financiers transitant hors circuits bancaires.
Pour ce faire, le système bancaire national entreprend désormais d’accélérer sa digitalisation pour améliorer les niveaux de bancarisation des populations, développer des services financiers modernes et garantir plus de fluidité, de sécurité et de traçabilité dans les transactions commerciales, gages d’une économie à la fois plus saine, plus compétitive et plus attractive pour les capitaux nationaux et étrangers.
R. A.
