Relance de l’investissement dans les secteurs stratégiques : Ces méga projets qui changeront l’Algérie

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Tebboune

/Pour consolider sa base économique et permettre au Trésor public de retrouver son équilibre budgétaire dans les années à venir, les pouvoirs publics ont lancé début de l’année courante un énorme chantier de projets d’investissements dans les secteurs névralgiques. Des projets qui, une fois entrés en phase de production, permettront à l’Algérie de se positionner sur le nouvel échiquier économique mondial qui se dessine.

En pleine crise énergétique mondiale et européenne, en particulier, l’Algérie a renoué avec l’investissement dans le secteur gazier, resté en stagnation depuis de longues années, en raison de la baisse des cours du gaz sur le marché international. Des opérations d’exploration et d’exploitation des gisements gaziers ont été relancées avec des partenaires étrangers, italiens en particulier. L’objectif est donc de booster cette filière et de se placer sur le marché européen dans les prochaines années. La production nationale en gaz est estimée à 130 milliards de m3 par an. Avec les investissements en cours, les responsables du secteur s’attendent à «une amélioration importante des volumes de gaz dès le début de l’année prochaine.»  Outre le gaz, l’Algérie s’est lancée dans la prospection du pétrole et le développement de l’industrie pétrochimique dont la consommation annuelle, pour elle seule, représentait 3 milliards de dollars en carburants (essence et gasoil). Avec la hausse de la demande mondiale sur les produits énergétiques et le croissant besoin du marché local en la matière, la compagnie nationale des hydrocarbures a alloué une enveloppe financière de 8 milliards de dollars en 2022 pour le développement de ces filières. L’énergie fossile n’est pas uniquement la seule à être concernée par le programme de développement énergétique du pays. Les énergies vertes sont également au rendez-vous. Dans cette nouvelle ère qui se dessine où la transition énergétique est présentée comme l’objectif du millénaire, un programme de développement de ce créneau est lancé début de l’année pour la réalisation de centrales solaires d’une capacité de production d’électricité de 1000 MW dans le grands sud. Les soumissionnaires à l’appel d’offres international lancé par les autorités pour la réalisation de ces stations seront connus la fin du mois courant. Le projet en question permettra à l’Algérie de réduire la facture de consommation énergétique d’électricité produite à partir du gaz.

Concurrencer les géants du phosphate

Dans le secteur minier également, le début de l’année courant est marqué par la signature d’importants contrats d’exploitation de gisements miniers. Le dernier en date est celui signé avec les Chinois d’une valeur de 7 milliards de dollars, pour des recettes annuelles de près de 2 milliards de dollars. Le méga projet du phosphate et de transformation du gaz pour la production de tous types d’engrais, d’une capacité de production de 6 millions de tonnes par an, permettra à l’Algérie de concurrencer les géants sur le marché international. Comme ce produit minier est indispensable à l’agriculture, l’Algérie pourra développer cette filière agricole qui dépend pour l’instant du marché international des intrants. Dans le même secteur, les mines, la relance du projet d’exploitation de Gara Djebilet dans le sud du pays est l’un des grands projets marquants de l’année sur le plan économique. Avec un coût de plus de 2 milliards de dollars pour une capacité de production de 20 millions de tonnes de fer, la mise en exploitation de ce gisement permettra à l’Algérie, non seulement, d’économiser 2 milliards de dollars par an d’importation de ce métal, mais de s’orienter vers l’exportation de ce produit dont les prix sur le marché international ont explosé au cours de ces deux dernières années pour atteindre les 900 dollars la tonne.  Outre l’industrie énergétique et minière, des projets d’investissements prometteurs, générateurs de richesse et d’emplois sont également relancés dans plusieurs secteurs de l’industrie, de l’agriculture, du tourisme, du transport. Enfin, avec l’entrée en exploitation et en production de ces grands projets la position de l’Algérie sur le marché international sera renforcée, pour devenir l’un de plus importants fournisseurs au monde en matière de produit énergétiques et miniers. Avec la crise géopolitique actuelle qui secoure le vieux continent, l’Algérie, en raison de sa proximité et des prix du fret maritime réduit, peut devenir à moyen terme une alternative et un acteur prédominant sur le marché européen.

  1. B.