Revenus de la transformation du phosphate : Hachichi prévoit 6 milliards $ par an

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Le projet stratégique de phosphate intégré (PPI) au niveau de la mine de Bled El-Hadba dans la région de Djebel El-Onk (Tébessa) va garantir à l’Algérie une forte production et des revenus importants en devises.

PAR NABIL M.

Le PDG du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi, a révélé lors d’une conférence de presse organisée en marge de sa visite dans la wilaya de Tébessa, que des travaux sont engagés pour développer la production de phosphate à Djebel El-Onk et augmenter les capacités de production nationale en la matière. Il a affirmé que le groupe Sonatrach s’est engagé à travers sa filiale Asmidal, qui détient 34% des actions de ce projet en partenariat avec les Chinois, à concrétiser tous les projets annexes qui permettront l’extraction, la transformation et l’exportation du phosphate de Bled El-Hadba.

Soulignant que les réserves de la mine de cette région dépassent 2,8 milliards de tonnes de phosphate brut, le premier responsable de Sonatrach a indiqué qu’actuellement le projet est à la fin de la phase d’étude de faisabilité, avant de passer au stade de la réalisation
effective. Il a rappelé dans ce sens que l’entrée en exploitation de ce gisement « permettra d’augmenter les capacités de production nationale de phosphate à 10 millions tonnes par an, dont 6 millions de tonnes seront transformés, ce qui permettra de réaliser des revenus
de plus de 6 milliards de dollars par an, outre les milliers d’emplois à générer pour les jeunes de la région ».

Le gisement de Djebel El-Onk, faut-il le rappeler, est l’un des plus grands gisements de phosphate en Algérie et au continent africain avec de grandes réserves de phosphate brut et d’un taux d’oxyde de phosphore à hauteur de 24%. Ce projet prometteur pour l’économie nationale touchera non seulement la wilaya de Tébessa pour le développement et l’exploitation du gisement à Djebel Onk, mais également plusieurs régions de l’est du pays, à savoir la transformation chimique des phosphates à Oued Kébrit (wilaya de Souk Ahras), la fabrication des engrais à Hadjar Soud (wilaya de Skikda), ainsi que des installations portuaires dédiées au port de Annaba.

Il permettra également la création d’environ 12.000 emplois en phase de construction et environ 6000 emplois directs et 24.000 emplois indirects à terme, soit en phase d’exploitation.

Un investissement d’environ 7 milliards $

Le projet de phosphate intégré est le premier en Algérie dans le domaine de l’exploitation minière et la production d’engrais, selon les estimations avancées par le ministère de l’énergie et des mines. Il permettra à l’Algérie d’être l’un des principaux pays exportateurs d’engrais et de fertilisants et ouvrira une dynamique dans toute la région de l’est du pays. Ce projet, qui représente un investissement d’environ 7 milliards de dollars, est pris en charge par la société algéro-chinoise Algerian Chinese Fertilizers Company (ACFC), qui a été créée en mars 2022 par les groupes algériens Asmidal et Manal, et les deux sociétés chinoises Wuhuan et Tian’an.

Après l’achèvement du projet, plusieurs millions de tonnes d’engrais par an seront produits,
ouvrant ainsi des perspectives prometteuses pour les secteurs de l’agriculture, mais également de transport, du fait que ce projet nécessite pour son lancement le dédoublement de la voie ferrée entre Annaba et Tébessa et sa modernisation, pour desservir les complexes sidérurgiques d’El Hadjar en minerai de fer à partir des gisements de Boukhadra et d’Ouenza, celui d’Asmidal (Annaba) pour la production d’engrais azotés et de Bled El-Hadba en minerai de phosphate à partir du gisement de Djebel El-Onk.

N. M.