Selon le dernier bilan des services de la gendarmerie nationale : Recul des pratiques de spéculation sur les produits alimentaires

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Lutte contre les pénuries et les flambées des prix : Le plan

Par R. Akli

Le nombre d’affaires liées à la spéculation illicite sur les produits alimentaires a connu une baisse de 43% au titre de l’exercice 2023 comparativement à 2022, selon le dernier bilan annuel des activités des services de la gendarmerie nationale (GN), présenté hier par le directeur de la sécurité publique, Lounis Mili, lors d’une conférence de presse qu’il a tenue au siège du commandement de la gendarmerie nationale à Cheraga (Alger). Le bilan fait ainsi état d’un total de 417 actes criminels liés à la spéculation illicite et ayant conduit à l’arrestation de 788 personnes, dont 303 mises en détention durant l’année écoulée, faisant ressortir ainsi une nette diminution, de l’ordre de 30%, du nombre d’individus impliqués dans ce genre d’affaires, comparativement à l’année 2022. En termes de quantité de marchandises saisies dans le cadre des activités des différentes unités de la gendarmerie nationale afférentes à la lutte contre la spéculation, il est fait état notamment de 621 t de blé tendre, 515 t de farines, 217 t  de semoule, 27 t de blé dur, 384 t de sucre, 6 t de lait en poudre, 106 t de pâtes alimentaires, 533 t de légumes secs, 17.000 l de lait et 326.000 l d’huile de table. A noter que les pratiques de spéculation et de stockage de produits alimentaires aux fins de créer des tensions sur l’offre et d’en faire ainsi grimper les prix de vente constituent l’un des principaux facteurs inflationnistes sur le marché national, notamment durant des périodes spécifiques où sont enregistrés habituellement des pics de consommation sur certains produits de première nécessité, à l’instar de celle précédant le mois de ramadan. Aussi, dans le cadre des nouvelles politiques publiques de régulation des marchés domestiques et de  protection du pouvoirs d’achat des ménages, les pouvoirs publics ont mis en place un dispositif très strict de lutte contre la spéculation, prévoyant à cet effet des mesures répressives très sévères à l’encontre de tout individu s’adonnant à de telles pratiques. Un dispositif de lutte qui a pris forme, faut-il le rappeler,  dès fin 2021 avec la promulgation de la loi relative à la lutte contre la spéculation illicite. Celle-ci qualifie en ce sens de spéculation illicite «tout stockage ou rétention de biens ou marchandises visant à provoquer une pénurie ou une perturbation des approvisionnements au niveau du marché et toute hausse ou diminution artificielle des prix des biens ou marchandises ou des billets de banque de manière directe ou indirecte ou par le bais d’intermédiaires ou le recours à des moyens électroniques ou toutes voies ou moyens frauduleux quelconques». Aussi, le texte prévoit l’application de sanctions pénales très dissuasives contre les personnes s’adonnant à ce genre d’actes, avec des peines pouvant aller jusqu’à 30 ans de prison et même à la réclusion à perpétuité si le forfait est commis dans le cadre d’un groupe organisé.

R.A.