Selon un responsable du ministère du commerce : «Nos échanges avec l’Afrique peuvent tripler cette année»

0
1422

PAR NABIL M.

La zone franche de Tindouf à la frontière avec la Mauritanie, dernièrement inaugurée par le chef de l’Etat, marque le début d’une dynamique d’échanges commerciaux vers ce pays voisin, mais aussi vers l’Afrique de l’Ouest. Selon le directeur des relations commerciales bilatérales au ministère du commerce, Samir Derradji, il existe une volonté politique pour mettre en œuvre cette zone franche de Tindouf, notamment à travers les instructions qui sont données par les plus hautes autorités de l’Etat, que ce soit des instructions politiques ou économiques. « Donc, nous tenons très fort à ce que les choses s’accélèrent pour rendre cette zone opérationnelle », a-t-il dit.

Pour le représentant du ministère, qui s’est exprimé sur les ondes de la radio nationale, cette zone franche est très stratégique du point de vue géographique, du fait qu’elle pourrait éventuellement créer une dynamique économique dans la région. Le même responsable n’a pas manqué de souligner l’importance d’accélérer l’instauration des cinq zones franches annoncées récemment par le chef de l’Etat, et qui seront implantées sur les frontières du sud du pays. Il s’agit, selon Derradji, en plus de celle de Tindouf, de la zone de Taleb-Larbi à ElOued, Timiaouine de Bordj Badji Mokhtar, Tin Zaouatin d’In Guezzam, et celle de Debdeb à Illizi. « Ces zones constituent un outil parmi d’autres pour l’intégration de
l’Algérie à la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et aux pays du Sahel notamment », a-t-il souligné.

Le responsable n’a pas nié que les échanges commerciaux actuels avec la Mauritanie n’excèdent pas les 5% en raison « des empêchements endogènes et d’autres exogènes », a-t-il indiqué. Pour le représentant du ministère du commerce, la zone franche de Tindouf est une zone pilote qui connaîtra le début de cette expérience nouvelle « que nous espérons créer à travers elle, cette diversification et cette dynamique économique temps attendue », a-t-il dit.

Un décret de création de zones franches en cours de finalisation

Concernant les actions qui sont menées au niveau du département ministériel, pour accélérer la cadence de la mise en œuvre de cette zone franche, Derradji a expliqué qu’après la promulgation de la loi régissant ces zones franches, en définissant ces zones, permettant leur création ainsi que fixant les redevances les taxes les exonérations etc. cette loi sera suivie par un décret de création qui est en cours de finalisation. « Nous sommes concentrés actuellement sur cette zone de Tindouf qui, nous l’espérons, sera opérationnelle dans les meilleurs temps possibles », a-t-il avancé.

Selon Derradji, cette zone n’est qu’un outil parmi tant d’autres, notamment les infrastructures en cours de réalisation, à savoir la route transsaharienne qui concerne les cinq pays, et qui fera de la Mauritanie un pays de passage vers l’Afrique de l’ouest qui est une région assez intéressante sur le plan du commerce. Parmi les outils qui vont booster la dynamique économique avec l’Afrique, le même responsable a évoqué la Zlecaf, dont l’Algérie fait partie et qui tarde à se concrétiser à cause des disparités dans le niveau
économique des pays d’Afrique, a-t-il expliqué, indiquant qu’avec l’intégration de notre
pays à l’initiative guidée qui a été créée récemment, les échanges pourront se lancer.

Pour le directeur des relations commerciales au niveau du ministère, l’Afrique est un contenant stratégique pour l’Algérie, qui s’est tournée vers lui vue l’importance de ce marché pour l’économie nationale. « Notre volonté et notre détermination sont claires pour aller vers ce contenant vierge et qui émerge et où il y a beaucoup à faire du côté économique », a-t-il indiqué.

Plusieurs outils mis en œuvre pour dynamiser les échanges

Pour dynamiser l’activité économique vers l’Afrique, le responsable du ministère du commerce a fait savoir que les zones franches ne sont pas les seuls outils de développement et de coopération avec l’Afrique. « Nous avons aussi une commission mixte de coopération avec la partie mauritanienne, nous avons aussi un conseil d’affaires qui est très dynamique, que nous allons réunir très prochainement. Nous avons également un comité frontalier avec la Mauritanie. Nous allons ainsi passer la vitesse supérieure en étant en négociation pour un accord préférentiel avec la partie mauritanienne », a-t-il détaillé, ajoutant que « pour l’année en cours, il va y avoir vraiment un dynamisme important et une accélération dans l’activation de tous ces mécanismes ».

D’autres outils ont été également évoqués par le représentant du ministère, notamment les showrooms et les banques installés dans certains pays africains. « L’installation des showrooms ainsi que les deux banques permettront aussi d’aller vers ce dynamisme le plus tôt possible », a-t-il indiqué, avant d’ajouter : « Donc nous avons préparé tous les outils, et je pense que, cette année, nous allons passer à l’étape supérieure et récolter ce que nous avons semé comme outils de coopération et booster nos exportations et diversifier notre économie. »

Sur les éléments qui pourraient accélérer cette dynamique vers l’Afrique, Derradji a indiqué que son département a mis en évidence les faiblesses de cette intégration au continent africain, dont les contraintes liées à la logistique. A ce propos, l’invité de la radio nationale dira que ses services sont en train de régler étape par étape ces blocages, avec la commande des avions cargo qui va bientôt arriver ainsi que le bateau qui passe
par la Mauritanie allant à Dakar, les aménagements des ports, etc. « Donc, tous ces moyens, qui représentent des investissements lourds, sont pris en charge, et une fois qu’ils seront réglés, moi, personnellement, je dirais qu’on va booster nos échanges qui seront doublés, voire triplés avec le continent africain pour cette année », a-t-il conclu.

N. M.