Transformation des produits miniers : L’Algérie vise les 50% à moyen terme

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/Zinc, plomb, fer, phosphate et d’autres ressources minières produites localement ne seront pas exportés en l’état brut à l’avenir. Le directeur des études stratégiques au ministère de l’Energie et des mines, Miloud Medjelled, a affirmé, hier, que son département a mis en place «une nouvelle stratégie nationale permettant le développement de l’industrie de la transformation de produits miniers».

Selon Miloud Medjelled, l’objectif assigné par le gouvernement à travers ce programme vise essentiellement à porter le taux de transformation des produits miniers à 50% à moyen terme et atteindre un taux variant entre 80 à 100% dans les années à venir. Pour le développement de ce secteur stratégique, M. Medjelled affirme que son département a œuvré depuis deux ans à la préparation de la cartographie nationale des gisements miniers exploitables dans le cadre du programme de recherche et exploration 2021 et 2023.  Cette démarche vise, selon M. Medjelled, à «fournir les ressources minières nécessaires pour le développement des industries de transformation des produits miniers qui avoisine aujourd’hui les 30%», affirme-t-il.  Outre la réduction de la facture des importations de produits miniers, le programme établi par le ministère de l’Energie et des mines vise à «porter la production nationale minière à son plus haut niveau, à long terme», explique-t-il. Dans le même volet, Mohamed Sakher Harami, P-DG du groupe Manadjim El Djazair estime que cette nouvelle vision sera bénéfique pour le pays.

«Renforcer notre place sur le plan international»

Pour étayer ses dires, il cite le méga projet intégré du phosphate à l’est du pays qui est le fruit d’un partenariat avec un consortium chinois d’une capacité de transformation de 10 millions de tonnes de phosphate par an. «La transformation de la matière brute au niveau local permettra à l’Algérie de renforcer sa place non seulement sur le plan régional, mais aussi sur le marché international. C’est une démarche qui vise à faire profiter l’Algérie du maximum de ses richesses. Le développement de la chaine de production nous permettra de ne plus exporter la matière brute comme se faisait dans le passé», explique-t-il. Ce dernier juge indispensable l’amélioration de la production minière pour le développement du secteur énergétique, en particulier celui des énergies nouvelles et renouvelables. Autrement dit, «la résolution de la problématique énergétique passe inéluctablement par le développement du secteur minier».  e ce fait, le P-DG de Manadjim El Djazair évoque la mission principale du Haut Conseil de l’Energie, qui entamera ses activités dans les prochains jours. Selon ce dernier, la mission du Haut Conseil de l’Energie est de «fixer les orientations en matière de politique énergétique nationale à long terme et d’en assurer le suivi», a-t-il déclaré, hier. Pour rappel, cette haute instance présidée par le résident de la République est chargée du «suivi de l’application de la nouvelle politique énergétique du pays visant le développement des infrastructures de production, de transport, d’approvisionnement, de stockage et de distribution des produits énergétiques».  Par ailleurs, le choix de cette période marquée par les mutations et les fluctuations constantes sur un marché international en mutation, pour la création de cette haute instance a attiré l’attention des observateurs. Selon ces derniers, le Haut Conseil de l’Energie donnera un nouveau souffle au secteur énergétique et placera le pays sur l’échiquier international européen en particulier, dans les années à venir. «Avec le besoin croissant en produits énergétiques et miniers sur le marché européen et la réticence de l’offre sur le marché international, l’Algérie vise à travers le développement de ces secteurs à devenir l’un des acteurs majeur sur ce marché», constatent-ils.

A. B.