Trêve à Ghaza : un « terrain d’entente » aurait été trouvé

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L'Algérie appelle à traiter les conflits qui causent le déplacement des populations

PAR AMAR R.

Dans un contexte de poursuite des massacres, de famine qui menace d’emporter des dizaines de d’enfants et d’absence de tout signe de vie à Ghaza, les Etats-Unis et l’entité sioniste affichent leur optimisme au sujet d’un nouvel accord de trêve suivant lequel le mouvement Hamas serait prêt à accepter une trêve de six semaines. Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité du président Joe Biden, a affirmé hier qu’un « terrain d’entente » pour une nouvelle trêve a été trouvé par les négociateurs lors des pourparlers qui se sont déroulés à Paris. « Il est vrai que les représentants d’Israël, des Etats-Unis, de l’Egypte et du Qatar se sont rencontrés à Paris et sont parvenus à un terrain d’entente entre eux quatre à propos des contours » d’un possible accord sur la libération des otages et « d’un cessez-le-feu temporaire », a indiqué hier sur CNN le conseiller national de la Maison-Blanche.

« Je ne vais pas rentrer dans les détails de cela, parce qu’ils sont toujours en train d’être négociés », a-t-il dit, mais « il faudrait qu’il y ait des discussions indirectes du Qatar et de l’Egypte avec le Hamas, parce que, finalement, ils devront donner leur accord à la libération des otages. Ce travail est en cours. » « Nous espérons que, dans les prochains jours, nous pouvons parvenir à un point où il y a effectivement un accord solide et final sur cette question », a encore dit Jake Sullivan sur la télévision américaine. D’après les indiscrétions distillées à cet effet, les négociateurs américains, israéliens, qataris et égyptiens auraient en effet abouti à un projet d’accord sur une trêve de six semaines et la libération de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 détenus retenus par le Hamas. Parmi ces détenus figurent des enfants, des femmes (dont certaines sont des soldates) ainsi que
des personnes malades.

A vrai dire, l’optimisme sur un éventuel accord de trêve est entretenu surtout par les
responsables de l’entité sioniste qui laissent penser aussi que « le Hamas a abandonné
certaines de ses exigences », comme l’a affirmé un responsable de l’entité d’occupation
selon lequel le mouvement islamiste palestinien serait prêt à accepter une trêve de six
semaines.

Le Hamas réfute l’«atmosphère d’optimisme»

A l’évidence, ce projet doit recueillir aussi l’accord du Hamas, suivant des discussions indirectes par l’entremise de la médiation du Qatar et de l’Egypte, pour libérer les détenus. Le mouvement palestinien de résistance, qui avait montré une certaine « attitude positive » à l’égard d’un éventuel accord avec l’occupant afin de mettre fin aux souffrances du peuple palestinien, semble avoir « accueilli tièdement » selon les observateurs de la scène palestinienne. Les mêmes sources soutiennent que « sans rejeter expressément la proposition », le mouvement de résistance a tenu à réfuter cette « atmosphère d’optimisme », en raison du refus du premier ministre sioniste de répondre à ses exigences, à savoir un « cessez-le-feu complet » et « le retrait des troupes » sionistes ainsi que « le retour des déplacés vers le nord de Ghaza.

« L’atmosphère d’optimisme sur un éventuel accord ne reflète pas la réalité. La réalité est la poursuite de la guerre génocidaire imposée par l’entité sioniste contre les palestiniens de Ghaza en usant de moyens barbares, notamment la famine », a indiqué dans ce sens un responsable du Hamas. Cette prudence est renforcée par une déclaration du ministre sioniste de la défense indiquant que l’armée d’occupation « continuera de frapper intensément le nord de Ghaza, même en cas d’accord de trêve, jusqu’à la reddition de Hamas ». D’ailleurs, le PM sioniste a encore une fois insisté hier après-midi sur l’importance d’une opération militaire à Rafah, dernier refuge des civils palestiniens. Avec cette opération, l’entité sioniste serait « à quelques semaines » d’une « victoire totale », et la trêve ne ferait que la « retarder », assure-t-il.

En faisant brandir l’espoir d’un accord avec le Hamas, in fine, les Américains semblent donc en train de faire gagner du temps à l’entité sioniste pour la poursuite de sa guerre génocidaire, jusqu’à l’élimination totale des capacités militaires de la résistance palestinienne, usant de la famine des civils. L’ONU a estimé que la situation humanitaire ne cesse d’empirer dans la bande de Ghaza assiégée, où 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacés d’une « famine de masse ».

A. R.