De nouvelles armes contre le trafic de psychotropes

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PAR ZINE HADDADI

Alors que l’Algérie fait face au trafic de psychotropes, le ministère de la santé a pris des mesures concrètes pour lutter contre la propagation de ce fléau. Le ministère de la santé entend bien jouer son rôle dans la lutte contre le trafic de drogue, notamment les psychotropes dont la majeure partie n’est autre que des médicaments dont l’usage est détourné.

A l’occasion d’une rencontre avec le syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) tenue à la fin de la semaine dernière, le ministre de la santé Abdelhak Saihi a fait part de nouvelles mesures pour l’encadrement de la circulation des psychotropes, a appris l’Algérie Aujourd’hui auprès de Karim Mereghmi, président du Snapo. La première mesure dévoilée par le ministre de la santé lors de sa rencontre avec le Snapo est l’établissement d’une
nomenclature nationale des produits psychotropes.

Le ministère de la santé veut contrôler le mouvement des psychotropes

Selon Mereghmi, auparavant c’est une liste établie au niveau mondial qui faisait office de référence. « L’idée est d’avoir une référence nationale des produits psychotropes qui pourrait faire l’objet de trafic », at-il expliqué. Les textes réglementaires fixant la liste de médicaments reconnus comme des psychotropes sont finalisés et devraient bientôt voir le jour, a assuré le ministre de la santé au Snapo lors de leur rencontre. Bon nombre des psychotropes consommés comme des drogues comme le lyrica, communément connu comme « Saroukh », sont destinés en principe au traitement de certains types de cancer ainsi que d’autres pathologies neurologiques comme l’épilepsie. Cela les rend accessibles aux acheteurs qui trouvent le moyen de détourner les mécanismes de vigilance établis chez les pharmacies d’officine. Certains s’en procurent par le biais d’ordonnances scannées, a
précisé le président du Snapo.

Pour faire face à cette situation qui met les pharmaciens d’officine dans une posture très délicate, le ministère de la santé s’est également lancé dans un projet de plateforme numérique où sont enregistrés les mouvements des psychotropes. « L’objectif à travers le lancement de cette plateforme est le contrôle du parcours des psychotropes, notamment face à la prolifération des fausses ordonnances. Cela permettra de lutter contre ce fléau », a indiqué le président du Snapo.

Les services de sécurité saisissent des quantités vertigineuses de psychotropes

Il suffit de jeter un œil sur les chiffres des saisies de psychotropes réalisées par les services de sécurité spécialisés dans la lutte contre le trafic de stupéfiants pour se rendre compte de l’ampleur prise par le fléau en Algérie. En janvier dernier, la police nationale a pu mettre la main sur une quantité de 612.345 comprimés psychotropes dans deux opérations distinctes à El-Oued et Tamanrasset. Le sud de l’Algérie est confronté à une recrudescence du trafic de stupéfiants. Toujours en janvier, quelques jours avant l’opération de la police, la gendarmerie nationale a saisi un million de comprimés psychotropes à El-Oued. Au début du mois de février, les services de la sûreté de la wilaya d’Ouargla ont annoncé la saisie de plus de 322.2000 comprimés psychotropes lors d’une opération menée par les éléments de la brigade de recherche et d’intervention (BRI).

Z. H.