1er Aïd sans Covid depuis plus de 2 ans : Des retrouvailles pas comme les autres

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/Il y a trois années de cela, les Algériens découvraient avec tristesse le confinement. A la peur du virus du Covid-19 venait se greffer l’angoisse de l’isolement total, le parfait mélange pour nuire à la santé mentale de tout être amoureux de la vie.

A cause de la crise sanitaire, les Algériens se sont vu imposer un mois de ramadan entièrement confiné suivi d’un Aïd El Fitr avec interdiction de rassemblements, un véritable supplice pour un peuple habitué aux rencontres. Cette année et avec la baisse du nombre de nouveaux cas Covid et la levée des mesures restrictives, c’est l’euphorie qui s’est emparé des algériens impatients de retrouver une vie normale et de célébrer l’Aïd en famille. Après le suspense de la nuit du doute, à la veille de l’Aïd, les Algériens n’ont pas manqué de récréer de belles images nous faisant oublier les affres de la crise sanitaire que nous avons subi durant plus de deux ans. Et c’est à visage découvert qu’ils sont sortis par milliers la dernière nuit du mois sacré pour savourer une dernière fois cette ambiance si particulière. A la capitale et comme le veut la tradition, même si cette dernière a été interrompue en temps de pandémie, les commerces sont restés ouverts jusqu’à des heures tardives, certains ont même dépassé minuit et cela afin de laisser le temps aux retardataires de faire leurs achats de dernière minute. Les grandes enseignes ainsi que les fast food ont aussi déclaré nuit blanche ce soir là marquant ainsi la fin du mois sacré et donnant aux gens l’occasion d’avoir un avant-gout de l’après Aïd.

«C’est comme un rêve…»

Privés des leurs pendant plus de deux ans, c’est avec une joie immense que les Algériens se sont rué les uns vers les autres pour cette double célébration, celle de l’Aïd et celle de la «fin» d’une crise sanitaire qui a trop duré. Si certains n’ont pas pu voir leurs proches en raison de la fermeture des frontières, cette année a aussi été le moment de vivre des moments très forts en émotion avec le retour des ressortissants algériens installés dans de nombreux pays à travers le monde. Fatima, sexagénaire résidente en France, a pu revoir ses proches pour la première fois depuis 2018. «Je n’aurais jamais pensé pouvoir passer autant de temps sans voir ma famille, j’en suis tombé malade croyez-moi, ce que je vis aujourd’hui est juste incroyable c’est comme un rêve pour moi car j’ai eu vraiment peur de perdre mes proches à cause du Covid sans pouvoir les voir», nous raconte-t-elle. Pareil pour Khaled, jeune aide-soignant algérien qui a décidé de revenir au pays pour passer l’Aïd avec sa maman. «J’ai quitté l’Algérie juste avant le début de la crise sanitaire, j’étais un sans papier, vous imaginez mon angoisse de ne pas avoir la possibilité de voir ma mère amplifiée par celle de la crise sanitaire ? C’est un sentiment que je ne souhaiterais pas à mon pire ennemi», nous confie-t-il avant de se diriger vers son groupe d’amis qui ont décidé de passer la dernière nuit du mois sacré ensemble. Premier Aïd El Fitr post Covid, cette fête religieuse a été teintée d’une véritable charge émotionnelle à faire fondre les plus durs. En effet, après avoir vécu le pire avec la crainte de la maladie et de la mort, place à l’apaisement et la joie.

W. S.