Confiscation de biens de l’ambassade d’Algérie à Rabat : Nouvelle provocation du Maroc

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PAR DJILALI B.

L’Algérie répondra par tous les moyens à ce qu’elle considère comme une escalade dans les provocations du Maroc, qui a lancé un projet d’expropriation des biens immobiliers appartenant à l’ambassade d’Algérie au royaume. En effet, sous prétexte d’extension de structures relevant de ses affaires étrangères, le Maroc a décidé par arrêt publié dans le journal officiel de spolier les biens existant dans les environs immédiat du projet. Il s’agit de trois biens immobiliers appartenant à l’ambassade d’Algérie ainsi que de deux biens appartenant à des particuliers, des Marocains.

L’opération est présentée sous le sceau de projet d’utilité publique pour justifier la spoliation, alors que le projet en soi ne peut naturellement être considéré comme tel parce que n’étant pas un projet structurant et que le royaume marocain peut s’offrir d’autres assiettes de terrain pour loger les structures projetées. La décision publiée au journal officiel du royaume accorde un délai pour les propriétaires des biens concernés pour la contester et éventuellement réclamer des indemnités. L’Algérie a condamné hier « dans les
termes les plus énergiques » ce projet de confiscation des biens de l’ambassade de l’Etat algérien au Maroc, précisant que le gouvernement répondra à ces provocations par tous les moyens qu’il jugera appropriés.

« Le royaume du Maroc s’est engagé dans une nouvelle phase escalatoire dans ses comportements provocateurs à l’égard de l’Algérie. Ces nouvelles provocations se sont manifestées récemment à travers le projet de confiscation des biens de l’ambassade de l’Etat algérien au Maroc », a indiqué un communiqué du ministère des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger. Il s’agit, selon le MAE, d’une nouvelle escalade dans les provocations contre l’Algérie, surtout, est-il utile de le rappeler, que le Maroc a laissé ses sujets attaquer l’ambassade et le consulat de l’Algérie, mettant ces violences et ces violations des enceintes diplomatiques étrangères, censées être protégées, sur le compte d’énergumènes aliénés ou malades mentaux. C’est bien évidemment un cas de récidive et une escalade, puisque la provocation monte d’un cran.

Un manquement aux obligations de la convention de Vienne

L’Algérie considère, selon le communiqué des AE, qu' »il y a là une violation inqualifiable du respect et du devoir de protection à l’égard des représentations diplomatiques d’Etats souverains que sanctuarisent tant le droit que la coutume internationale » tout en relevant que « le projet marocain qui s’inscrit en contravention avec les pratiques internationales civilisées déroge gravement aux obligations de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques qui lui imposent de respecter et de protéger les ambassades sur son territoire quelles que soient les circonstances ».

Et de condamner cette « opération de spoliation caractérisée dans les termes les plus énergiques », a souligné le document, ajoutant qu' »elle en dénonce également avec force l’illégalité et l’incompatibilité avec les devoirs qu’assume tout Etat membre de la communauté internationale avec rigueur et responsabilité ». Et de promettre une riposte à la mesure de cette provocation de plus. « Le gouvernement algérien répondra à ces provocations par tous les moyens qu’il jugera appropriés. De même, il aura recours à toutes les voies et à tous les moyens de droit disponibles, notamment dans le cadre des nations unies pour assurer le respect de ses intérêts », conclut le communiqué.

Cette attitude semble être dans la nature même du régime marocain qui n’a pas cessé, depuis l’indépendance, de faire dans la provocation avec des tentatives de redessiner la frontière, par la force ; provocation qui va culminer en 1995 lorsque le royaume accusera l’Algérie d’être impliquée dans l’attentat de Marrakech et en accusant un touriste algérien d’être complice de l’attaque. Cette attitude évoluera crescendo jusqu’à laisser des sbires s’attaquer à des édifices de la représentation diplomatique au Maroc et aujourd’hui la spoliation de biens immobiliers sous un fallacieux argument d’utilité publique.

D. B.