Dépréciation continue de l’euro face au dollar américain : Ce que gagne l’Algérie

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L'euro se reprend face au dollar

La monnaie unique européenne a enregistré une chute brutale pour se rapprocher de la parité face au dollar américain qui domine les marchés internationaux. Hier, la valeur du billet vert était de 1,01 dollar pour un euro, soit une perte de 22% de sa valeur en un an, une situation bénéfique à l’Algérie.

La chute de la valeur de l’euro s’annonce bénéfique pour l’Algérie qui importe 60% de ses besoins en euros depuis l’Union européenne. En 2021, elle a importé pour 13 milliards d’euros soit près de 17 milliards de dollars. Une dépréciation continue de la monnaie européenne permettra à l’Algérie de réaliser des économies importantes en devises durant les prochains mois et pourquoi pas les prochaines années, à en croire les observateurs du marché financier qui tablent sur une remontée en force du billet vert soutenu par la réserve fédérale américaine.

De ce fait, la facture des importations algériennes depuis l’Union européenne n’aura plus le même poids d’avant sur le Trésor public qui compte ses recettes et ses dépenses en dollar.

Par ailleurs, face au risque de la récession économique engendrée par la crise énergétique qui plane sur le marché européen suite à la coupure par la Russie de ses approvisionnements en gaz pour le marché européen pour une durée de 10 jours et les craintes d’une coupure à long terme ont plongé les pays européens dans le noir et se tournent vers le sud, l’Algérie en particulier, pour satisfaire ses besoins énergétique.


Cette nouvelle donne qui s’installe depuis le début de l’année permettra à l’Algérie d’augmenter ses exportations vers l’Union européenne qui sont actuellement de l’ordre de 11 milliards d’euros. Contrairement à la valeur des importations qui connaitra une baisse considérable de plusieurs milliards de dollars, les exportations algériennes vers l’Union européenne seront marquées à la fois par une hausse en valeur et en volume, et ce, pour deux raisons.

La première est liée à la hausse des prix des énergies sur le marché international qui ont atteint leur plus haut niveau depuis plusieurs années. Et la deuxième est celle liée à l’explosion de la demande européenne sur les produits énergétiques suite à la crise ukrainienne et la crainte d’une éventuelle coupure du gaz par la Russie.

Pour se mettre à l’abri d’une éventuelle crise énergétique l’Union européenne s’est trouvée dans l’obligation de tourner son regard vers la rive sud de la Méditerranée, l’Algérie en particulier, pour à la fois sa position géographique, l’accord d’association signé entre l’Algérie et l’UE et la disponibilité en quantité des produits énergétiques.
Enfin, tous ces facteurs sont en faveur du commerce extérieur algérien qui pourra rééquilibrer sa balance tout en préservant une bonne partie de ses réserves de change durant l’exercice en cours.


A. B.