Les producteurs de colza dans la tourmente

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Les agriculteurs spécialisés dans la production de colza, sont confrontés à de nombreux problèmes depuis plusieurs semaines déjà.

En effet et depuis le début de la campagne de moisson, aucune instruction ou directive n’est publiée par les services du ministère de l’agriculture, concernant le dépôt et le stockage de la production. Résultat, les agriculteurs ne savent plus à quel saint se vouer, surtout avec la hausse des températures et le risque de l’assèchement de la récolte « Les coopératives des céréales et légumes secs (CCLS) chez qui nous déposions cette céréale destinée à la transformation ainsi que la semence n’ont pas encore donné leur accord pour accueillir les récoltes des fellahs ayant semé cette saison le colza. Qui est derrière ce blocage, sachant que la culture du colza est un programme quinquennal national qui s’étend de 2020 à 2024, mis en place par le ministère de l’Agriculture et soutenu par le président de la République ? », ont déclaré des agriculteurs privés à nos confrères d’El Watan.  

13 000 hectares emblavés

De son côté M. Nadir Ahcene Djaballah, le président de l’association professionnelle pour l’orientation et la protection des fellahs (APOPF), a assuré qu’aucune convention n’est signé pour le moment entre les CCLS et les transformateurs de Colza. « Les CCLS, qui ont vendu aux fellahs la semence du colza au début de la saison et loué leurs moissonneuses pour la récolte, n’ont pas eu encore l’accord de la direction générale pour ouvrir les dépôts et recevoir les récoltes du colza.  Ce qui représente un risque pour la qualité de la graine en l’absence d’une bonne conservation. Pire, jusqu’à hier, aucune convention avec des transformateurs n’a été signée avec les CCLS. Quel sera, alors, le sort des récoltes du colza cette année, sachant que la superficie emblavée est pratiquement quatre fois plus importante que l’année dernière. Après ces blocages administratifs, le colza ne sera certainement pas cultivé, la saison prochaine, par un nombre important d’agriculteurs », a précisé M. Djaballah.

A noter que plus de 13 000 hectares ont été emblavé cette année, contre 4000 ha la saison dernière, durant laquelle des résultats encourageants ont été enregistré.  L’année dernière, le groupe Simagro avait annoncé la signature de conventions avec tous les agriculteurs qui ont adhéré au programme. Il s’est engagé à acquérir et recevoir au niveau de ses unités toute la récolte destinée à la transformation. Les agriculteurs engagés dans la production de colza cette saison, attendent toujours une issue heureuse à leur problème.  

Les assurances du Ministre de l’Agriculture

Pour sa part, le Ministre de l’Agriculture M.  Mohamed Abdelhafid Henni, a assuré dans une récente déclaration à la presse, que son département attend les résultats de l’enquête diligentée concernant la qualité des graines, en excluant la possibilité de l’existence de graines de mauvaises qualités : « Les graines importées de l’étranger, font l’objet d’analyses approfondies au niveau des laboratoires spécialisés » a-t-il assuré. M. Henni a tenu à rassurer les producteurs de colza concernant la production de cette année, en affirmant que les pouvoirs publics n’abonderont jamais cette filière : « Il s’agit d’une filière d’avenir que l’Etat ne va jamais abandonner. Les grains nécessitent une durée de 03 ans minimum, pour qu’elles soient produites en Algérie. Concernant le volet de stockage et de la transformation, nous avons déjà initié plusieurs conventions avec des producteurs locaux, qui sont prêts à récupérer la totalité de la production nationale. Chose qui va se faire dans les prochains jours », a-t-il assuré.

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Par ailleurs, le même responsable a annoncé le lancement d’un programme expérimental pour la culture du tournesol : « L’Algérie dispose d’une expérience riche en matière de production de tournesol, dont le processus est plus simple que celui du colza » a-t-il ajouté.          

O.K.