Régulation du marché : Zitouni constate de visu les défaillances

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PAR ZINE HADDADI

Le ministre du commerce et de la promotion des exportations a eu à constater de visu que malgré toutes les mesures prises par son département pour réguler le marché durant le mois de ramadan, les prix de certains produits demeurent exagérés et inexplicablement élevés. Lors d’une visite qui l’a menée dans des marchés de la capitale, Tayeb Zitouni est sorti de ses gonds pour dénoncer les prix élevés de certains produits qui ont pourtant bénéficié de mesures incitatives pour qu’ils puissent justement être écoulés à des tarifs abordables.

Le cas des prix élevés de la banane a particulièrement irrité Tayeb Zitouni qui ne comprend pas comment il est possible que les prix augmentent au vu des quantités importées en 2023 et actuellement tout en ayant bénéficié de réduction suppression de la TVA et des taxes douanières.

Prix de la banane : le coup de gueule du ministre

Chez les détaillants, la banane est vendue jusqu’à 360 DA le kilo, alors que dans les marchés de gros elle est proposée à 320 DA le kilo. « Ce n’est pas normal. Il faut remonter toute la chaîne pour trouver qui est responsable de ces prix élevés. L’Etat a enlevé la TVA et les droits de douanes pour que le citoyen puisse acheter la banane à 250 jusqu’à 280 DA le kilo et on se retrouve avec un prix de gros de 320 DA », a regretté Tayeb Zitouni, qui a promis de sévir contre les spéculateurs. Comme il est connu de tous, certains commerçants profitent chaque année de l’arrivée du ramadan où la demande atteint son pic pour écouler leurs produits à des prix élevés. Le ministre du commerce Tayeb Zitouni, qui a reconnu l’existence de ce fléau, affirme que son département n’a pas voulu sanctionner d’emblée les spéculateurs, mais il a laissé entendre que la riposte serait « forte » si la situation venait à persister.

Si dans la majorité des cas, les prix sont abordables, certains produits comme les viandes ont connu une flambée, comme c’est le cas chaque année à l’arrivée du mois sacré. En effet, les prix des viandes rouges ont atteint des niveaux très élevés jusqu’à 2900 DA le kilo pour la viande d’agneau et la viande de bœuf local. C’est également le cas pour le poulet qui reste au-dessus des 500 DA le kilo. Pour casser les prix, la société algérienne de régulation des produits agricoles (SARPA) devrait réceptionner, avant le 16 mars, cinq conteneurs de viandes rouges, provenant entre autres du Brésil, qui seront commercialisées à 1200 DA le kilo, indique Ennahar Online.

Une deuxième cargaison de dix conteneurs de bœufs égorgés qui seront découpés localement et commercialisés en viande rouge à raison de 1350 DA le kilo. Filière des viandes blanches :

Zitouni veut régler le problème définitivement

En ce qui concerne le poulet, la SARPA a commencé à réceptionner 10.000 t de poulets
congelés dont un quota de 3000 t a déjà été commercialisé à 390 DA le kilo. Tayeb Zitouni a déclaré en marge de sa sortie hier que de grandes quantités de poulet allaient être injectées dans les marchés du territoire national, ce qui permettra selon lui de faire baisser les prix de la volaille.

L’office national des aliments du bétail a annoncé pour sa part la distribution de quantités importantes de viandes blanches à travers 135 points de vente à travers le pays. Pour faire face à la demande croissante sur les viandes blanches durant le ramadan, l’Onab a dédié 67 unités de production de poulet vivant au niveau de 13 abattoirs sur le plan national. Si la hausse des prix de la volaille a été prédite par le président de la fédération nationale des aviculteurs Ali Benchaiba dans une déclaration accordée à l’Algérie Aujourd’hui précédemment, elle ne peut être expliquée uniquement par le pic de la demande.

Le ministre du commerce a annoncé durant sa sortie qu’une séance de travail avec les opérateurs dans la filière des viandes est prévue après le mois de ramadan afin de réguler le marché de manière « définitive ».

Z. H.