En visite au MDN : Tebboune, l’hommage à l’ANP

0
388

Par Djilali B.

En visite hier au ministère de la défense, le président de la République a tenu à honorer la mémoire des victimes de la sanglante répression des manifestations du 8 mai 1945 ; manifestations qu’il a d’ailleurs qualifiées à juste titre de révolution contre l’occupation française, tout en fustigeant ceux qui doutent encore des séquences de la résistance du peuple algérien contre le colonialisme.

Le chef de l’Etat a, à cette occasion, expliqué pourquoi il a décidé d’instituer la journée nationale de la mémoire qui coïncide avec le 8 mai en référence au 8 mai 1945, de triste mémoire où l’armée d’occupation a exécuté 45.000 manifestants.

Le président de la République a indiqué que «la préservation de la souveraineté nationale repose sur une armée forte et redoutable et sur une économie développée», soulignant que «le développement de l’Algérie est tangible et sans équivoque».

Préoccupante est cependant la situation actuelle, même s’il est indéniable d’entretenir cette grave séquence historique qui représente un repère pour le peuple algérien, tant le pays, a souligné le président de la République, fait face à des manœuvres et des tentatives de l’affaiblir, à tout le moins, sur le plan économique pour l’assujettir, a révélé Abdelmadjid Tebboune, politiquement, particulièrement pour soumettre sa voix dans les forums internationaux.

Il en est ainsi, sans que le président de la République précise les sources de ces pressions, des recommandations de ces organismes financiers internationaux pour aller vers un endettement favorable pour booster le programme de relance économique du pays. Louable, à première vue. Dans l’absolu. Il est toutefois utile de rappeler que cet intérêt particulier pour l’économie algérienne, qui avait sérieusement pâti dans les années 1990 des conditionnalités du FMI, n’a nul lieu d’être dans un pays où le PIB est en nette croissance et où la balance commerciale n’a pas encore fléchi. A cet effet, le chef de l’Etat a insisté sur le «rejet du recours à l’endettement extérieur dans la mesure où il constitue l’un des facteurs qui hypothèquent l’indépendance de la décision souveraine de l’Etat».

Plus clairement, face aux initiatives politiques algériennes au niveau international, et devant l’intransigeance de la diplomatie sur des questions sensibles et fondamentales, dont la question palestinienne, et celle du Sahara occidental, des puissances ont tenté de puiser dans le segment économique pour faire abdiquer l’Algérie. C’est ce qu’avait expliqué hier le président de la République, qui a par ailleurs détaillé, dans son allocution au ministère de la défense, les projets en cours de réalisation, devant à terme assurer la stabilité économique du pays. M. Tebboune citera à ce propos, la réalisation de la voie ferrée Tindouf-Béchar ainsi que l’unité de traitement du minerai de Gara Djebilet qui va alimenter les usines de sidérurgie. Il en est de même pour l’exploitation du phosphate, évoquée par le chef de l’Etat, qui a insisté, particulièrement à ce sujet, des projections portées sur l’année charnière, comme il l’a décrite, de 2027, pour l’avenir de l’économie algérienne. Cette année peut être celle de l’entrée en production des projets actuellement en voie de réalisation.

Toutefois, a précisé le président de la République, la stabilité économique, son développement aussi, dans le contexte d’abord régional où «toutes nos frontières sont sous le microscope», et ensuite mondial, marqué par des pressions, justifie les programmes de l’ANP, d’une puissance militaire aussi, qui défend ses frontières.

Etant dans cette position, dans cette sphère géographique avec des positions particulièrement hostiles aux velléités sionistes et occidentales, il est naturel que le pays mette à jour ses forces défensives. «On le fait pour défendre notre pays et non pour agresser nos voisins», dira M. Tebboune avant de mettre en avant «les efforts consentis par les différentes unités de l’Armée nationale populaire », et de saluer à la fin  «l’engagement» du général d’armée, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, «à garantir une disponibilité opérationnelle optimale à nos forces armées». C’était en substance le message de Abdelmadjid Tebboune.

D.B.