Les ouvrages subversifs interdits dans la bibliothèque : Un rempart contre les dérives

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PAR DJILALI B.

Le président de la République veut prémunir la grande mosquée d’Alger de l’extrémisme et du fanatisme. Dans une société en proie aux assauts islamistes qui ont neutralisé des pans entiers, il est urgent et légitime de dresser des barrières pour essayer de restaurer de tolérance et rendre à l’islam « authentique » et modéré sa place dans le pays. Pour préserver la mosquée qu’il a inaugurée hier, Abdelmadjid Tebboune a insisté sur le choix des titres pour la bibliothèque de cet édifice afin d’éviter l’intrusion de livres subversifs, d’extrémisme et de fanatisme.

« Le rôle de Djamaâ El-Djazaïr dans la consolidation des valeurs de modération et le bannissement de l’extrémisme et du fanatisme », a-t-il indiqué en mettant l’accent sur « la nécessité pour Djamaâ ElDjazaïr de contribuer à la consolidation des valeurs de modération
et au bannissement de l’extrémisme et du fanatisme ». Il a d’ailleurs instruit les responsables de la bibliothèque à l’effet d’adopter des règles claires dans la validation des ouvrages à exposer. « Les livres ne doivent pas véhiculer de dérives et d’idées contraires à
notre religion, à nos traditions et à la modération prônée par nos aïeux et nos cheikhs », a-t-il souligné.

En effet, des titres prônant des dérives, d’autres « islams » étrangers à l’islam pratiqué en
Algérie ont souvent été débusqués dans des cartons d’éditeurs essentiellement moyen-orientaux qui viennent participer au Sila (salon international du livre d’Alger). Des titres similaires ou traitant de mêmes thèmes portant atteinte ou mettant en cause les pratiques religieuses ancestrales se retrouvent sur les étalages de certaines librairies d’Alger, particulièrement. D’étranges exemplaires du Coran ont d’ailleurs été découverts en
vente à Alger.

Cela se constate aussi, malheureusement, dans le comportement des convertis à ces courants religieux étrangers aux traditions algériennes en matière de pratique de l’islam, encouragés par la montée de l’extrémisme, utilisé par les autorités dans les années 1980, pour contrer les courants progressistes, qui ont une influence certaine sur la société travaillée au corps pendant des années. Il en est de même avec les salafistes qui ont « pignon sur rue », tolérés en raison de leur asservissement au tenant du pouvoir, activant en toute impunité allant, comme un certain Hamadache jusqu’à « légitimer » le crime contre un journaliste, en l’occurrence Kamel Daoud, ou encore les adeptes de cet autre salafiste
influent et actif sur les réseaux sociaux, qui ont lancé une campagne pour faire revenir le président de la république sur la nomination de Mohamed Mamoune El Kacimi El Hassini à la tête de Djamaâ El-Djazair. Ils récusaient cette désignation considérant plus judicieux, pour eux, que soit nommé à ce poste un proche de leur courant.

Par ailleurs, le président de la République a appelé à enrichir la bibliothèque d’ouvrages de référence dans différentes spécialités scientifiques, mettant l’accent sur l’importance de la formation en finance islamique, en économie et en droit. Celle-ci peut recevoir jusqu’à un million d’ouvrages, est-il relevé. Il a également suggéré l’idée de « rentabiliser » l’espace du
centre culturel par l’organisation, en collaboration avec d’autres institutions, de conférences et de colloques.

D. B.