Youcef Atal : «Ce qui s’est passé à la CAN est inexplicable»

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PAR MALIK A.

YOUCEF ATAL, le latéral droit de la sélection nationale, est revenu dans une longue interview, accordée à sofoot.com, sur les raisons de l’échec des Verts à la CAN2023, affirmant qu’il n’arrive toujours pas à expliquer ce qui s’était passé. « C’est très compliqué de répondre, j’essaye encore aujourd’hui d’y trouver des réponses. On s’était très bien préparés en allant au Togo pour s’adapter aux conditions climatiques. Tout se passait bien et on était tellement confiants, surtout que le groupe vivait bien et tout était réuni pour réaliser une grande CAN. Lors du premier match face à l’Angola, nous avons fait une belle première mi-temps en ouvrant le score et en déployant un beau football. En deuxième mi-temps, nous avons reculé sans raison. Tous les pires scénarios nous arrivaient, c’était inexplicable… La balle ne rentrait pas, on faisait beaucoup d’erreurs », a-t-il souligné. Mais le
match face à la Mauritanie était un véritable fiasco.

« Il y a 45 millions de personnes devant leur télévision à attendre que tu gagnes, donc peut-être que certains joueurs avaient de la pression à ce niveau-là, je ne sais pas. Le nul nous suffisait, mais on était sur le terrain pour gagner. Encore aujourd’hui, j’ai du mal à en parler. Il y a la CAN au Maroc et les qualifications pour la prochaine coupe du monde qui approchent, donc il faut vite aller de l’avant », a-t-il dit. Atal a également répondu à une question relative au départ de Djamel Belmadi. « Djamel Belmadi a tout donné pour ses joueurs et son pays. Il a l’Algérie dans le sang, et il a toujours pris ses responsabilités. Quoi que l’on dise, c’est un entraîneur qui a rendu heureux des millions d’Algériens à travers le monde en ramenant une coupe d’Afrique en 2019 et en étant à la tête d’une équipe invaincue pendant presque trois ans. Je l’ai vu comme un grand frère, il a toujours été là pour moi quand c’était difficile », a-t-il dit au sujet de son ancien sélectionneur.

Sur sa décision de quitter l’OGC Nice, il a assuré qu’en optant pour la Turquie, cela lui a permis de relancer sa carrière et surtout de rejouer au football. « Je ne me suis pas senti soutenu à Nice. Le discours changeait à chaque fois… J’ai payé cher mon erreur : sportivement, juridiquement et financièrement. Je sentais que j’allais être mis de côté. Ce n’est pas une question d’argent, sinon je serais resté. J’avais besoin de jouer au football. À Adana, on m’a donné de l’amour dès le départ. Donc j’ai envie de les rendre heureux, ça me motive », et d’ajouter : « J’ai été soutenu par toute l’Algérie et par énormément de gens à travers le monde entier, je les remercie. Je m’attendais aussi à du soutien d’autres personnes qui ne me l’ont pas donné, c’est comme ça », avait-il souligné. En parlant de
son transfert en Turquie, Atal a révélé que le club Adana Demirspor lui a permis de rejouer au football, ce dont il avait besoin après une période délicate. « J’ai parlé avec beaucoup de monde avant de signer en Turquie, parce que je ne connaissais pas le pays. Après tout ce qu’il m’est arrivé en France, il fallait que je change d’air et que je découvre autre chose », assurait-il. Atal a révélé le poids de certains dans sa décision.

« Une semaine de la fin du mercato en Turquie, des propositions me sont parvenues d’Adana, mais aussi de Trabzonspor et Galatasaray. Adana a été très correct avec moi, puis des joueurs comme Sofiane Feghouli, Rachid Ghezzal ou Mario Balotelli m’ont poussé à venir ici », a-t-il fait savoir. Il a également évoqué le rôle joué par l’ancien international italien et son ancien coéquipier à l’OGC Nice, Mario Balotelli, dans sa signature au sein de la formation turque. « Mario a insisté pour que je signe. Il m’a dit qu’ils avaient un bon groupe et que je pouvais beaucoup apporter pour bien finir la saison. C’est le même Mario que j’ai connu à Nice, toujours à rigoler et à faire des blagues. Il a beaucoup fait pour mon adaptation, c’est un vrai bon gars », assurant qu’il est heureux de se retrouver avec sa famille dans un pays musulman en plein ramadan.

 »Le football est synonyme de bonheur. J’ai retrouvé ça à Adana. En plus, l’ambiance dans les stades est chaude comme en Algérie, et j’adore ça. » A propos de son avenir, Atal ne baisse pas les bras, sachant qu’il est encore jeune (il va souffler ses 28 ans le 17 mai prochain). « Il y avait l’opportunité de quitter l’OGC Nice au bout d’un an, mais ça ne s’était pas fait. Après la victoire en coupe d’Afrique 2019, j’aurais dû partir et passer une étape.

Nice ne voulait pas me lâcher. Il y a aussi les blessures, qui ne m’ont pas permis de refaire
une belle saison. Avec tout ce qui s’est passé, c’est très compliqué d’imaginer un retour en
France, même s’il ne faut jamais dire jamais. J’aimerais goûter à l’avenir à la Liga ou à la Premier League, on verra bien », a-t-il conclu.

M. A.