Lait, une nouvelle mesure pour booster la production

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/Après l’augmentation de la marge bénéficiaire des producteurs et distributeurs de lait, une autre mesure a été annoncée hier, l’actualisation du cahier des charges régissant l’activité des laiteries. Les deux décisions ayant un seul et même objectif : augmenter la production et mettre fin aux tensions que connaît le marché.

L’annonce a été faite hier, par le DG de l’Office national interprofessionnel du lait (Onil), Khaled Soualmia, qui intervenait sur la Radio chaîne 1. Ce responsable expliquera que ce cahier des charges sera l’un des principaux outils de développement de la filière. Les laiteries seront tenues, selon lui, de fournir davantage d’efforts en matière de collecte en vue d’augmenter la production du lait subventionné qui repose quasi totalement sur la poudre de lait importée, a-t-il expliqué. Revenant sur la disponibilité de ce produit, le directeur général l’Onil a indiqué que son organisme a injecté plus de 5.000 tonnes de poudre de lait qu’elle a distribué à travers les laiteries durant le 1er semestre 2022, signalant que l’Algérie dispose d’un stock stratégique permettant d’injecter des quantités supplémentaires en cas de nécessité. Khaled Soualmia a indiqué que l’Onil importe 200.000 tonnes de poudre de lait par an, ce qui correspond à 47-50% des besoins nationaux en la matière, alors que les opérateurs privés importent le reste. Il a, en outre, précisé que la facture d’importation de la poudre de lait a atteint les 600 millions de dollars durant 2021, signalant que cette facture devrait augmenter de 10 à 15% cette année en raison de la nouvelle donne des prix à l’international.

Nouvelle stratégie

Une nouvelle donne qui met à jour la nécessité de développer la filière lait à travers la création de fermes pilotes spécialisées dans la production de lait et l’élevage de vaches laitières de manière professionnelle, en utilisant les outils les plus modernes pour maitriser les quantités de lait produit. Le DG de l’Onil relèvera que le développement de cette filière est tributaire de la réussite de la nouvelle stratégie mise en place, et qui consiste au mélange du lait cru produit localement avec la poudre de lait, ce qui permettra de rendre disponible une nouvelle qualité de lait au consommateur et à des prix concurrentiels, permettant par la même de réduire la facture d’importation. Khaled Soualmia évoquera même le chiffre de 100.000 litres/jour de lait cru qui seront mélangés à du lait en poudre. L’invité de la Chaine 1 ne manquera pas de rappeler que la poudre de lait disponible chez l’Onil est distribuée à travers les laiteries publiques (au nombre de 15 et privées (104) pour la production de lait subventionné, précisant que la distribution se fait par une commission interministérielle qui définit les quotas de chaque laiterie selon les besoins de la wilaya. Il n’omettra pas de signaler que les capacités sont réparties sur 220-230 laiteries, dont certaines produisent uniquement le lait en sachet subventionné, d’autres combinent le lait subventionné et le lait cru, alors que certaines laiteries produisent les dérivés du lait.

Le soutien de l’Etat boostera la production nationale de lait cru

Revenant sur les dernières décisions du Conseil des ministres en faveur des professionnels de la filière et qui ont vu l’augmentation de la marge des producteurs et des distributeurs, le DG Onil affirmera que cela stimulera les producteurs à augmenter leurs capacités de production. Il regrettera, toutefois, l’absence de grandes fermes d’élevage, «la grande majorité étant de petites fermes familiales», dira t-il. Mais parmi les solutions préconisées pour réduire l’indépendance de l’Algérie des importations et de poudre de lait et booster la production locale de lait cru, le DG de l’Onil suggère d’aller vers des fermes de 100 à 1000-1500 vaches laitières, et que les éleveurs s’organisent en coopératives pour se délester de certaines tâches et se concentrer sur l’élevage avec des méthodes modernes.

B. A.